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  • Ness Al Ghiwen – Sabra w Shatila


    podcast

    يَا عَالَمْ فِيك القتال له جَايْزَة
    وفيك الحگرة فَايْزَة
    ومن كل ماضي أحكام
    فيك ليام من لَحْزَانْ حَايزة
    كَ لَبْحُورْ دموع الصبيان دايزة
    ارواحهم سارت لله
    عاشت وفنات ف الظلام يا عالم
    فيك يتعلمو لَحْسَانْة
    بْلاَ مُوسْ . . بْلا َمَا فْ رْيُوسْ لْيْتـَامَى . . .
    وشلى كلام يا عالم
    * * * *
    الدنيــــــا سكتـــــــــات لَعْدَا دَارْت ْمَا بْغـَــــــاتْ
    الدنيــــــا سكتـــــــــات الصهيون دارت ما بغات
    فْ صْبـْـــرَا وُشَاتِيــــلاَ المجـــــزرة الكبــيــــرة
    اطفــــــــال تذبحــــــات شيـــــوخ و عيــــالات
    * * * *
    السوايــــع وقفـــــــات لــــــرواح تحصـــرات
    السوايــــع وقفـــــــات لَكْتـُــــــوبْ تْـنْهـْبــَـات
    صبرا و شاتيلا شجرة القتيلة

    كلمات الاغنية الجميلة جدا مع الترجمة الكاملة اسفله
    يا عالم فيك للقتال (صيغة مبالغة لقاتل) جائزة
    و فيك الاحتقار هو السمة الفائزة
    و من كل ماضي احكام
    و فيك للايام نصيب من الاحزان
    كما البحار هي دموع الاطفال
    ارواحهم مضت لله
    عاشت و قضت في الظلام
    يا عالم ...
    فيك يتعلمون الحلاقة
    بدون موسى
    في رؤوس الايتام
    و كلام شتى يا عالم
    *****
    صمتت الدنيا و طغى العدو
    خيم على الدنيا السكون
    فالصهاينة عملوا ما رغبوا به
    صبرا و شاتيلا المجزرة الكبيرة
    ذبح الاطفال
    و الشيوخ و النساء
    *****
    و توقفت الساعات ( عن الدوران)
    و ازهقت الارواح
    و مهد للكذب
    توقفت الساعات
    و نهبت الكتب
    صبرا و شاتيلا
    شجرة القتل
    جبالا و وديانا
    منازل و غابات

  • Respect ..


    Au fil des années .. et surtout au fil des mensonges occidentaux .. tels que « démocratie » « droits de l’Homme » « we are the world » etc .. une bonne partie de notre identité s’évanouit .. voire même se meurt .. nous sommes devenus des « ni orientaux ni occidentaux » .. et nous sommes imbibés d’un sentiment de mépris de notre arabisme et notre islam .. souvent à notre insu ..



    Et c’est uniquement une minorité d’entre nous .. qui a la chance .. voire même le courage d’aller savoir la réalité .. qui arrive à prendre conscience de tout ce qui se passe .. et finalement .. cette même minorité sait que le seul moyen d’être respecté .. c’est en affichant une fierté intelligente de ce que nous sommes ..



    Moi je ne méprise personne .. mais je sais que je dois me faire respecter .. « by any means necessary » ..

  • Sabra et Chatila : les tueurs parlent.

    Jeudi 16 septembre 1982, à Beyrouth, des groupes de miliciens chrétiens attaquent la population des camps palestiniens. C’est le plus grand massacre de civils de la guerre du Liban. Pour la première fois, un film livre le récit des assassins. Un document exceptionnel

    « Voilà... c’est le cercle. » Sur un tableau en papier, dans une lumière rouge crépusculaire, une main dessine au feutre un cercle fermé. Tout autour, avec l’application d’un cadre qui expliquerait une méthode de gestion, l’homme place une série de petits points : « Nous étions là. » Le cercle, c’est le camp palestinien de Sabra ; les points, les miliciens qui ont encerclé et investi Sabra et Chatila, où ils ont massacré des civils, hommes, femmes et enfants, pendant deux jours et trois nuits d’affilée. « Notre devise était : les grands, les petits, les nouveau-nés... pas de pitié ! » dit l’ancien milicien. On reste stupéfait. Pour les reporters arrivés rapidement sur les lieux, Sabra et Chatila est resté un cauchemar et un mystère. On garde le souvenir de rues pétrifiées, de maisons vides, de corps boursouflés, épars, en tas, d’humains mutilés mélangés à des animaux abattus, un camp transformé en abattoir. Le silence et, partout, cette odeur épaisse et écœurante, l’odeur de la mort, qu’on inhalait. A l’époque, le monde est profondément choqué. Combien de morts ? Neuf cents au moins, mille, plus ? Journalistes, éditorialistes, écrivains noircissent des milliers de pages, dissèquent les détails et accumulent des questions sans réponse. Vingt-trois ans après, ce film sur Sabra et Chatila raconte le crime... par ceux qui l’ont commis !

    Pour comprendre, il faut se rappeler juin 1982, l’invasion du Liban par Israël, qui force des milliers de combattants de l’OLP à fuir le pays. En août 1982, Bachir Gemayel, chef des Forces libanaises, milices chrétiennes pro-israéliennes, est élu président du Liban. Le 14 septembre, il est assassiné. Le 16 septembre, au sud de Beyrouth, le massacre commence. Les tueurs ont grandi avec la guerre. Au début, en 1975, ce sont des gamins armés de fusils de chasse qui jouent à se battre, vivent de la rue et des armes et se droguent en avalant des cachets de Mandrax et de LSD : « Sorti de mon trip, je ne croyais pas à ce que j’avais fait », dit l’un d’eux. A 15 ans, une balle lui a traversé la cuisse. Son père lui offre un revolver : « Porte-le toujours. N’aie pas peur. Retourne te battre. » Ils apprennent la guerre : « Je marchais pieds nus sur les gravats pour déposer ma charge de TNT sous la barricade ennemie. J’aimais ça. Vivre ou mourir... On se foutait de tout. » Bachir Gemayel ouvre ses casernes et va transformer ces têtes brûlées en Forces libanaises. L’un des groupes s’appelle « Sadm », le groupe « Choc », avec une devise : « Là où les autre n’osent pas ». Une nuit, trois cents d’entre eux sont conduits vers un port de plaisance et une vedette israélienne. Débarquement à Haïfa pour trois mois de stage de survie. Les épreuves d’interrogatoire sont poussées à l’extrême : tabassages, jets d’eau bouillante puis glacée, électricité, supplice du pneu, la torture pour s’endurcir. L’instructeur leur projette un film sur l’Holocauste : « On s’est dit : leur cause est juste. » A Eilat, ils sont accueillis dans un camp, sur la plage, par une jolie femme complètement nue, « Nikha », un général, mitraillette en bandoulière, qui les fait courir et ramper, dévêtus et honteux, jusqu’à vomir de fatigue. De retour au Liban, avec l’élection de Gemayel, les hommes triomphent. Mais la nouvelle de l’assassinat du président - « le chef est mort ! » - les transforme en orphelins pleins de haine qui crient vengeance : « Nous étions des bombes à retardement. »

    Ce sont ces « bombes » qui quittent leurs casernes le jeudi 16 septembre à 16 heures. Maroun Machaalani, l’adjoint préféré d’Elie Hobeika, chef de la sécurité, les a réunis : « On va voir les assassins de Gemayel. Ils doivent tous mourir. - Tous, tous, tous ? - Tu ne veux pas venger Bachir ?- Oui, bien sûr ! - Bien. Alors, on y va. Et pas d’états d’âme. » Les groupes et les itinéraires sont différents. Des Forces libanaises partent des casernes de l’est ou du nord de Beyrouth, d’autres viennent du Sud, constituées d’éléments de l’Armée du Liban-Sud. Un groupe se dirige vers Choueifat, prend l’autoroute jusqu’à Khaldé, coupe vers l’aéroport, jusqu’à l’ambassade du Koweït. « On a fait une halte pendant que Hobeika discutait avec des officiers juifs », raconte l’un d’eux. Ces miliciens chrétiens ne disent jamais « Israéliens », mais « juifs », et détestent leurs alliés du moment, qui leur ont fourni des camions militaires, des uniformes de l’armée israélienne et encerclent la zone avec leurs chars. Après l’ambassade, il y a des dunes de sable, le camp de Sabra et une brèche dans la clôture. Maroun, le chef, s’avance : « Allez, suivez-moi ! » Ils ont des kalachnikovs, quelques M16, beaucoup de grenades et des lance-roquettes, qu’ils n’auront pas besoin d’utiliser. Il est 18 heures, le massacre commence : « On a rencontré quelques hommes de 40 à 50 ans et on a ouvert le feu aussitôt, sans rien dire. » Ils avancent, prudents, en zigzaguant dans les ruelles. On leur a parlé de combattants palestiniens mais, à part quelques sentinelles en bordure du camp, ils ne rencontrent que des civils, les combattants sont partis et les caches d’armes enfouies ou détruites : « Les femmes sortaient en premier, se lamentaient, croyant nous apitoyer. Elles se condamnaient à mourir en premier. » Les miliciens ont des ordres clairs : « Entrez, tirez, tuez tout ce qui respire. » Ils nettoient les maisons : « On entrait dans chaque pièce, on mitraillait, hop ! Une grenade et on recommençait. » Il fait nuit et le camp résonne déjà des appels au secours : « Les gens ne criaient pas, ils beuglaient. On entendait : « Où es-tu Dieu ? Que nous arrive-t-il ? Regarde ma fille, mon mari ! » Et ils tombaient, morts. » Quelques- uns renoncent : « Ils disaient qu’on ne pouvait pas faire ça. Et ils se sont barrés. » Tous les autres avancent, méthodiquement. « Moi, je me disais : ce petit va grandir et me tuer, cette jeune fille va faire des enfants, non ! Il ne faut pas, je les tue, raconte un assaillant. Le premier, tu hésites, le deuxième est plus facile, après, c’est comme jouer aux billes. » Les Forces libanaises et l’armée israélienne ont apporté leurs bulldozers, qui, à la moindre résistance, aplatissent les maisons du camp. On rafale tout, les hommes, les chiens, les rats et les chevaux : « Les chevaux morts... Pourquoi ? Cette image m’a marqué », dit un milicien. Dans la nuit noire, après une méprise sanglante, les assaillants demandent aux Israéliens d’éclairer le camp et les soldats tirent des fusées éclairantes jusqu’à 5 heures du matin. A l’aube, les hommes, épuisés, soufflent, défoncent des épiceries, mangent des biscuits et boivent des jus de fruits. Les renforts arrivent : « Je commandais une grosse unité vers le Chouf. Mes hommes s’entraînaient sur des murs. Mais un mur, ça ne crie pas, ça ne meurt pas. Le secret à la guerre, c’est de voir du sang. J’ai dit à mes hommes : « Allez-y ! Exercez-vous ! » » Les nouveaux arrivants découvrent l’ampleur du massacre : « Autant de morts en quelques heures, j’étais surpris. Il y avait des femmes nues, mortes, les mains coupées, la cervelle éclatée. » Et ils reprennent la tâche. Meurtres, vols et viols : « Il y avait une jeune Palestinienne, blonde, en foulard. Elle suppliait, criait qu’elle était vierge. Un des nôtres lui a arraché ses vêtements, s’est acharné sur elle, puis il l’a liquidée. Nous, on rigolait. » Avec la fièvre, tuer ne suffit plus, il faut torturer : « J’ai mis un homme contre le mur de sa chambre, les bras écartés et j’ai sorti mon couteau. Je lui ai passé sur la gorge et je lui ai déboîté les bras. Mourir d’une balle, c’est rapide, ce n’est rien. Avec le couteau, il meurt deux ou trois fois. »

    Au deuxième jour, un ordre arrive : « Achevez les blessés. Et débarrassez-vous des cadavres. » Un bulldozer a creusé une grande fosse à l’entrée du camp. On fait défiler les hommes à gauche, les femmes à droite. Chacun doit pousser dans la fosse le cadavre de celui qui le précède, avant d’être exécuté à son tour, par balles ou au couteau : « Un homme égorgeait à la chaîne. Dans la vie, il était boucher. Un boeuf, un homme, pour lui, c’était normal. Moi, j’ai failli vomir. » Les Israéliens ont fourni des bâches en plastique pour transporter et recouvrir les cadavres, devenus encombrants. Certains sont brûlés ou aspergés de produit chimique. Elie Hobeika passe, félicite ses hommes : « Bon travail, les gars ! » A la sortie du camp, le groupe « Choc » et des éléments de l’ALS poussent des colonnes de Palestiniens, « comme des moutons », pour les regrouper à la Cité sportive : le massacre continue. A l’image, les témoignages précis se recoupent, mais on ne voit pas le visage de ceux qui racontent. Le regretter, c’est méconnaître le Liban d’hier et d’aujourd’hui. « Si je parle à découvert, je suis mort dans la minute, moi et ma famille », dit l’un d’eux. L’enquête a été dure. Les cinq premiers témoins approchés ont été aussitôt arrêtés et dissuadés de parler. Les auteurs du film, un éditeur chiite libanais qui a grandi près de Sabra et une Allemande en voyage à l’époque en Israël, ont dû tout recommencer, dans la clandestinité, et retrouver six nouveaux témoins. L’enquête porte sur les origines du massacre, sur ses objectifs - nettoyer le camp mythique palestinien et le remettre à l’armée libanaise -, mais s’arrête avant les décisions d’état-major. Quant à l’implication israélienne, on sait que les manifestations à Tel-Aviv ont abouti à la démission de Sharon, alors ministre de la Défense responsable de la zone concernée. Reste l’analyse de la « banalité du mal » sur ces miliciens qui n’ont aucun regret, ou si peu. L’un d’eux fait parfois des cauchemars et un autre revoit de temps en temps « l’étreinte de cette famille, un homme et une femme, tenant serrés leurs trois enfants, tous morts ». Les autres, pour la plupart, restent indifférents, sans tourments et sans jugement, réinsérés dans le quotidien. L’un d’eux est même prêt à décrire les sévices infligés, en détail et avec un plaisir évident. Le Conseil de Sécurité de l’ONU a refusé toute enquête, et le Liban, en 1991, a proclamé l’amnistie générale. Et l’amnésie. Reste ce film, document extraordinaire, extraordinairement maltraité, projeté en catimini dans une poignée de salles en France. A voir d’urgence, si on le peut, avant le retour du grand silence.

    Jean-Paul Mari

  • La 28e commémoration du massacre de Sabra et Chatila

    À l'occasion de la 28e commémoration du massacre de Sabra et Chatila, une délégation européenne s'est rendue au camp palestinien de Bourj el-Chémali, en signe de solidarité. La délégation a été reçue par le responsable du Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP), Abou Ihab, et par un certain nombre de dirigeants dont le représentant de l'Autorité palestinienne au Liban, Abdallah Abdallah.

    Dans un mot de remerciement, Abou Ihab a salué "l'attitude solidaire de la délégation européenne envers les deux peuples libanais et palestinien, dans leur lutte contre le terrorisme et les massacres israéliens, en particulier celui de Sabra et Chatila, de Cana et de Jennine".

    Une haine qui perdure Encore aujourd’hui, le Hurras al-Arz (Gardiens des Cèdres) se vante de son rôle dans le carnage. Moins de deux semaines avant le massacre, le parti a lancé un appel pour la confiscation de tous les biens au Liban appartenant à des Palestiniens, l’interdiction pour eux de posséder une maison et la destruction de tous les camps de réfugiés.

    La déclaration du parti du 1er septembre 1982, déclare : « Il faut prendre des mesures pour réduire le nombre de réfugiés palestiniens au Liban, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus aucun Palestinien sur notre sol. »

    En 1982, certains partis politiques parlaient des Palestiniens comme de « microbes qui doivent être exterminés » et on pouvait lire sur les murs des graffitis tels que « le devoir de tout Libanais est de tuer un Palestinien » - la même haine qui est couramment exprimée aujourd’hui dans la Palestine occupée par les colons, les rabbins et les politiciens extrémistes.

    L’appel des « Gardiens » pour une interdiction aux Palestiniens de posséder des biens a été concrétisé en 2001 par une loi rédigée par l’actuel ministre du Travail libanais qui a promis le 1er septembre 2010 que « le Parlement ne permettra jamais aux réfugiés palestiniens de posséder des biens. » L’état d’esprit qui a permis le massacre de Sabra et Chatila en 1982 est pratiquement le même en 2010, tandis que le Liban refuse de céder aux appels de la communauté internationale d’accorder aux survivants des massacres leurs droits civiques élémentaires.

    Certains, qui ont examiné les sites internet en Arabe et observé les rassemblements des partis politiques impliqués dans les massacres de 1982, affirment qu’aujourd’hui le langage de haine est pire encore et qu’il est employé pour forcer le Parlement à nier les droits civiques aux Palestiniens.

    Jerusalemplus Guysen-news

  • l’hymne de la Ligue des Champions


    podcast

    Ce sont les meilleures équipes
    Sie sind die allerbesten Mannschaften
    The main event

    Die Meister, Die Besten, Les Grandes Equipes, The Champions

    Une grande réunion
    Eine grosse sportliche Veranstaltung
    The main event

    Ils sont les meilleurs
    Sie sind die besten
    These are the champions

    Die Meister, Die Besten, Les Grandes Equipes, The Champions
    Die Meister, Die Besten, Les Grandes Equipes, The Champions

     

    Tony Britten 1992

    Ligue_des_champions_NB.jpg

    C'est un arrangement d'un hymne composé par Georg Friedrich Haendel en 1727 pour le couronnement du roi de Grande-Bretagne George II, Zadok the Priest. Il est interprété par le Royal Philharmonic Orchestra et par les chœurs de l'Academy of St. Martin in the Fields. Les paroles sont déclamées dans les trois langues officielles de l'UEFA, à savoir l'anglais, le français et l'allemand.

  • Maldini 3rd generataion

    après Cesare et Paolo

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    la Maldini 3rd generation arrive

    christian joue déjà avec les - 15

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    258354ada964a6889fjklkpjh.jpg

    et Daniele avec les moins 10 ans

    daniele-maldini-350x471.jpg

    to be continued ...

  • Roms et gens du voyage : l’histoire d’une persécution transnationale

    jeudi 29 juillet 2010

    Roms et gens du voyage : l’histoire d’une persécution transnationale

    « Comment se fait-il que l’on voie dans certains de ces campements tant de si belles voitures, alors qu’il y a si peu de gens qui travaillent ? » (1) Tels étaient les mots de M. Nicolas Sarkozy en 2002, alors qu’il était ministre de l’intérieur et fermement décidé à traiter le « problème rom ». Suite à ces déclarations, de nombreux camps roms sont démantelés, sous prétexte de l’illégalité de leur présence sur le territoire français. Mais, rapidement rattrapé par « une procédure à laquelle personne ne comprend rien » (2), M. Sarkozy fait alors de la « question rom » une affaire personnelle (3), multipliant les démantèlements de bidonvilles (4) et les accords bilatéraux de contrôle, notamment avec la Roumanie. Le motif de l’illégalité de présence s’efface au profit de celui de la criminalité et pose les Roms comme une population extrêmement problématique, nourrissant le débat sécuritaire qui se développe en France depuis les années 2000.

    Les événements de Saint-Aignan – l’attaque d’une gendarmerie par des jeunes de la communauté rom (5), suite à la mort d’un jeune homme de 22 ans, Luigi Duquenet, abattu par les gendarmes dans la nuit du 16 au 17 juillet après avoir forcé un barrage – font resurgir le dossier de façon explosive. Au point que M. Sarkozy organise le 28 juillet une réunion spéciale à l’Elysée sur « les Roms et les Gens du Voyage », soulevant une forte indignation dans les associations et les communautés visées.

    L’amalgame fait par le président de la République entre les gens du voyage et les Roms (6), autant critiqué par le monde associatif que par les chercheurs, et fortement contesté par les Roms et les gens du voyage eux-mêmes, met à jour une affaire délicate. En témoigne la multiplicité des dénominations qui existent au sein de l’Europe pour désigner ces populations (7).

    Car, si les gens du voyage sont pour la plupart des citoyens français dont le mode de vie reste difficile à saisir, notamment de par leur mobilité, les Roms sont quant à eux des migrants, provenant essentiellement d’Europe centrale et des Balkans. Le regroupement hasardeux de ces deux populations dans des politiques publiques homogènes, qu’elles soient d’accueil ou sécuritaires, renforce d’autant plus cet amalgame. Les gens du voyage semblent confrontés au problème majeur de la différence et de l’altérité au sein des sociétés sédentaires, tandis que les Roms s’inscrivent dans une problématique d’immigration et de circulation au sein de l’Union européenne, fuyant la discrimination et la misère qu’ils subissent dans leur pays d’origine (8).

    La réunion de ces deux populations sous le signe d’une apparente délinquance commune laisse entrevoir un durcissement de la répression en France. De nombreux exemples, à l’extérieur de nos frontières, montrent déjà des situations plus que dramatiques. En 2006, le parti politique bulgare Ataka, porté par Volen Siderov, n’hésite pas à faire campagne sur les Roms et en appeler à « transformer les Tziganes en savon » (9). L’anti-tziganisme gagne peu à peu du terrain eu Europe, comme en témoignent les expéditions punitives dans les bidonvilles de Naples et de Rome (10) en 2008. Toujours en Italie, les actes racistes et romophobes sont quotidiens : un tract appelait, en mai 2008, au « lancement de la saison… de la chasse aux animaux sauvages migrateurs comme les Roumains, les Albanais, les Kosovars, les Musulmans, les Afghans, les Tziganes et les extra-communautaires en général ».

    Le désordre français est à l’image de celui qui existe dans le contexte européen. Roms et gens du voyage restent des boucs émissaires et sont l’objet de persécutions transnationales. Prétendant faciliter la libre circulation de ses citoyens, l’Europe semble paradoxalement se replier et se refermer sur elle-même lorsqu’il s’agit de la minorité rom (11).

    Céline Bergeon

    Doctorante à l’université de Poitiers, laboratoire Migrinter.

    (1) Nicolas Sarkozy, Assemblée Nationale, 10 juillet 2002.

    (2) « 29 Roms de nouveau expulsables », Le Figaro, 9 décembre 2002.

    (3) Lire « Sarkozy, les médias et l’invention de la “mafia roumaine” », par Caroline Damiens, Les mots sont importants, avril 2005.

    (4) Citons entre autres les expulsions du bidonville de Voie des Roses à Choisy (3 décembre 2002) ; Achères (6 mars 2003) ; La Briche, Saint-Denis (27 mars 2003) ; Montreuil (16 avril 2003) ; l’Industrie, Saint-Denis (28 avril 2003).

    (5) « Violente attaque d’une gendarmerie dans le Loir-et-Cher, » Le Monde, 20 juillet 2010.

    (6) « Gens du Voyage : les amalgames du gouvernement », Le Monde, 21 juillet 2010 ; « Roms et gens du voyage, briser l’engrenage de la violence », Le Monde, 27 juillet 2010.

    (7) « Les Rroms dans le contexte des peuples européens sans territoire compact » (PDF), par Marcel Courthiade, Conseil de l’Europe, Strasbourg, 2003.

    (8) « Les Roms du canal de l’Ourcq », par Marc Laimé, Carnets d’eau, 17 mai 2010.

    (9) « Les Roms, “étrangers proches” des Balkans », par Laurent Geslin, juillet 2008.

    (10) « Roms et gens du voyage, briser l’engrenage de la violence », Le Monde, 27 juillet 2010.

    (11) « L’Europe et ses frontières paradoxales », par Philippe Rekacewicz, Visions cartographiques, 27 novembre 2006.

    http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2010-07-29-Roms
  • المفاوضات «طبخة فاسدة» ... والانتفاضة الثالثة واردة

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    مروان البرغوثي لـ«الشروق» :

     المفاوضات «طبخة فاسدة» ... والانتفاضة الثالثة واردة



    تونس ـ الشروق  :


    مروان البرغوثي... إسم يبعث على الاعتزاز والفخر... ويحيل الى تجربة نضال مشرّفة ومشرقة... وقصّة صمود... وعطاء بلا حدود.. عنيد كالصخر في مواقفه... ثابت على المبدإ... لا يتزحزح... كالجبل... ورغم سنوات الأسر وعذابات السجن... فإنه لا يزال يقف شامخا... كالأسد في عرينه... أسمر مثل تراب فلسطين... أشعث الشعر كزيتونة فلسطينية منع الصهاينة تشذيبها... قويّ الكلمة بصدقه... صادق الكلمة... بقوته... قوّة الإرادة والإيمان بحقوق وطنية... وبعدالة قضيّة...
    من داخل زنازين الجلاّد الصهيوني فتح المناضل الأسير مروان البرغوثي صدره لـ «الشروق» ليعلنها بكل صراحة ووضوح بأن المفاوضات المباشرة التي انطلقت من واشنطن الخميس الماضي ليست سوى وهم يجري تسويقه إسرائيليا وأمريكيا... لكي يتم «ابتلاعه» فلسطينيا... مروان أكّد في هذا اللقاء الخاص والذي شكر فيه «الشروق» على اهتمامها بالقضية الفلسطينية وتضامنها ومساندتها له وللنضال الفلسطيني أن المفاوضات الجارية بـ «طبختها» الحالية لن تقود إلى أي نتيجة وأن المخرج الأساسي للوضع الفلسطيني يستدعي توسيع وتيرة المقاومة الشعبية وتفعيل التضامن الدولي وتحقيق المصالحة الوطنية...

    الدكتور مروان البرغوثي تحدّث أيضا في هذا اللقاء عن موقفه من التعاطي الرسمي العربي مع القضية الفلسطينية وعن بعض المسائل الأخرى... وفي ما يلي هذا الحديث..


    ما موقفكم دكتور مروان بداية من عودة المفاوضات المباشرة التي انطلقت بواشنطن بين السلطة الفلسطينية وحكومة الاحتلال... أيّ فرص لنجاحها هذه المرّة؟
    ـ لقد جرّب الفلسطينيون المفاوضات المباشرة طوال عقدين من الزّمن لكنها لم تؤدّ إلى إنهاء الاحتلال وإقامة الدولة الفلسطينية المستقلة بسبب غياب شريك السلام في إسرائيل... وحكومة إسرائيل متمسّكة بالاحتلال والاستيطان وترفض الاستجابة لشروط السلام الحقيقي والعادل والشامل في هذه المنطقة... وقد رفضت إسرائيل مبادرة السلام العربية ورفضت حتى خارطة الطريق الأمريكية والدولية وترفض قرارات الشرعية الدولية ولذلك فإنني أعتقد أن المفاوضات المباشرة التي انطلقت في واشنطن محكوم عليها بالفشل ولا جدوى من إجرائها.
    هناك من يذهب الى ما هو أبعد من كونها حلقة من حلقات الفشل ومن كونها محاولة لكسب تنازلات جديدة من الجانب الفلسطيني ويرى أن توقيت تحريكها هذه المرّة قد يؤشر على احتمال اندلاع حرب جديدة... ما رأيكم دكتور في مثل هذا الطرح؟
    ـ إسرائيل وسياستها تشكّلان تهديدا للعرب والمسلمين...وهي تخطط دوما لشن الحروب بهدف إخضاع المنطقة لكن إسرائيل لم تنتصر في أي حرب خاضتها منذ عام 1967... وقد خسرت عام 1973 وعام 1982 وعام 2000 وعام 2006 وعام 2008 وخسرت في المواجهة مع المقاومة في لبنان وفلسطين وفي الانتفاضتين... والحقوق الفلسطينية لم تعد قابلة للشطب... ولا تستطيع قوّة على وجه الأرض أن تشطب الحقوق الوطنية الفلسطينية والعربية...
    لكن هذه المفاوضات كان واضحا أنها انطلقت بـ «مباركة عربية»... فهل أن مثل هذا الموقف الرسمي العربي قابل فعلا للبناء عليه فلسطينيا أم أنه ينمّ برأيكم، عن قصور عربي في إسناد العمل الفلسطيني؟
    ـ أنا على ثقة بأن فلسطين تسكن كل العرب وعلى ثقة بأن الشعوب العربية تقف مع فلسطين ومستعدة للتضحية في سبيل فلسطين... ولكن للأسف فإن النظام الرسمي العربي يتقاعس عن مساندة الفلسطينيين يوما بعد آخر ويترك الفلسطينيين والقدس لوحدهم في مواجهة إسرائيل... ومن المؤسف أن بعض الحكومات العربية تضغط على القيادة الفلسطينية للاستجابة الى الإدارة الأمريكية بدل أن تشكّل رافعة وعامل دعم وإسناد للنضال وللموقف الفلسطيني.
    هذا الموقف الفلسطيني وبالحالة الراهنة التي هو عليها من ضعف وتراجع... إلى أي مدى يمكن ان يقود الى انفجار انتفاضة ثالثة مثلما تهدّد بذلك قيادات وفصائل عديدة هذه الأيام... ثم هل أن مثل هذا الخيار يشكّل مخرجا ممكنا من المأزق القائم اليوم؟
    ـ أوّلا الانتفاضة لا تندلع لأن فلانا أو علانا يدعو لها أو أن هذا الحزب أو الفصيل يدعو لها... فالانتفاضة تندلع في ظروف وشروط محدّدة وبإرادة جماعية فلسطينية... وهي تعبّر عن إرادة الشعب الفلسطيني في الحرية والعودة والاستقلال... وهي كما البركان تندلع بدون سابق إنذار وبدرجة حرارة محدّدة وفي مناخات محدّدة... كما أنها لا تحتاج إلى إذن أو ترخيص من القيادة الرسمية... وهذا ما حدث في الانتفاضة الأولى والثانية... وباختصار فإن الظروف التي أدّت الى اندلاع الانتفاضة الأولى والثانية لازالت قائمة أي وجود الاحتلال والاستيطان وفشل عملية السلام...
    وقد منح الشعب الفلسطيني قيادته خلال السنوات الأخيرة فرصة ولازال لتحقيق الأهداف الوطنية من خلال المفاوضات والجهد السياسي لكن هذا يقترب من الباب المسدود... والقانون الذي يحكم حركة الانتفاضة والمقاومة وجود الاحتلال أو زواله... والطريق للخروج من المأزق الفلسطيني يتم من خلال المصالحة الوطنية أوّلا وإجراء الانتخابات الرئاسية والتشريعية ولعضوية المجلس المحلّي الوطني الفلسطيني بمشاركة حماس والجهاد وكافة الفصائل ومن خلال توسيع وتيرة ودائرة المقاومة الشعبية ومقاطعة البضائع الإسرائيلية ومن خلال العمل مع حركة التضامن الدولية لزيادة العمل لمقاطعة إسرائيل وعزلها... كما جرى في حالة جنوب إفريقيا في ظل النظام العنصري ومن خلال زيادة أساطيل الحرية البحرية او البريّة او الجويّة لفلسطين وللضفة وقطاع غزّة.
    التعثر الذي شهدته محاولات تحريك مسار المصالحة بين «فتح» و«حماس» على امتداد السنوات الثلاث الماضية... كيف تقرؤون دكتور مروان أبعاده وخلفياته... وكيف تنظرون في هذه الحالة الى فرص انهاء الانقسام في الصف الفلسطيني؟
    ـ خلال الأسابيع الأخيرة قام وفد المصالحة الوطنية برئاسة السيد منيب المصري بجهود مشكورة ومباركة من أجل المصالحة لكن تجاوب الأطراف معه لم يكن بالمستوى المطلوب... وأنا أقول إن المفاوضات والمقاومة لن تثمرا بدون الوحدة الوطنية وبدون المصالحة الوطنية وأقول دائما ان المصالحة الوطنية ضرورة مقدّسة للشعب الفلسطيني وأن الوحدة الوطنية بمثابة الماء والهواء للفلسطينيين وأن الوحدة الوطنية هي قانون الانتصار لحركات التحرّر الوطني والشعوب المقهورة... والمصالحة لن تتم بدون تحرّك شعبي فلسطيني يضغط على القيادات من أجل الاستجابة إلى المصالحة... وأقصر الطرق للمصالحة والوحدة هو العودة إلى وثيقة الأسرى للوفاق الوطني...
    تحل بعد أسابيع قليلة ذكرى استشهاد الرئيس ياسر عرفات... ما هي دلالة مثل هذه المناسبة بالنسبة إليكم خاصة في هذا الظرف الذي يجري فيه الحديث عن تسوية سبق أن اتّهم «أبو عمّار» بأنه يقف عقبة أمامها؟
    ـ ذكرى استشهاد الرئيس الراحل والزعيم الوطني الكبير ياسر عرفات مناسبة لتجديد العهد والقسم لشهداء فلسطين والأمّة العربية والإسلامية على مواصلة المقاومة حتى تحقيق الأهداف السامية والنبيلة التي استشهد في سبيلها مئات الآلاف من الشهداء.
    وياسر عرفات هو رمز للكفاح الفلسطيني ورمز لوحدة الفلسطينيين وقد اغتالته إسرائيل بقرار من الحكومة الإسرائيلية وبموافقة ودعم الإدارة الأمريكية وقد ظنّ البعض في الساحة الدولية والعربية والفلسطينية أن اغتيال ياسر عرفات يفتح الباب للسلام ولكن الحقيقة أن اغتياله قضى على أي فرصة للسلام... ومنذ ستّ سنوات والرئيس أبو مازن يقود السلطة والمنظّمة ويعلن رفضه للعنف وللمقاومة المسلحة ووافق على خارطة الطريق وعلى جميع المبادرات فماذا كانت النتيجة؟ الاستيطان مستمر وتهويد القدس والحصار والحواجز... والاعتقالات والحصار الظالم على غزّة وإسرائيل ترفض الاستجابة إلى الإرادة الدولية وقرارات الشرعية الدولية... مع الإشارة إلى أن شروط الرئيس الشهيد ياسر عرفات للسلام لا تختلف عن تلك الشروط التي يتمسّك بها الرئيس أبو مازن بخصوص الحلّ الدائم.

    حوار: الـنّـوري الصّـل

     

  • هل تعـــــــــلم؟

     

      


     


    هل تعلم أن أول من تمنى الموت ؟


    يوسف عليه السلام 


     
     


    هل تعلم أن أول ما يرفع من أعمال هذه الأمة ؟


    الصلوات الخمسة


     
     


    هل تعلم أن أول صلاة صلاها رسول الله ؟


    هي صلاة الظهر


     
     


    هل تعلم أن أول من تنشق عنه الأرض يوم القيامة ؟


    هو محمد صلى الله عليه وسلم


     
     
     


    هل تعلم أن أول من يقرع باب الجنة ؟


    هو محمد صلى الله عليه وسلم


     
     
     


    هل تعلم أن أول شافع وأول مشفع ؟


    هو محمد صلى الله عليه وسلم


     
     
     


    هل تعلم أن أول أمة تدخل الجنة ؟


    هي أمة محمد صلى الله عليه وسلم


     
     


    هل تعلم أن أول من أذن في السماء ؟


    جبريل عليه السلام


     
     
     


    هل تعلم أن أول من قدر الساعات الاثنى عشرة ؟


    نوح عليه السلام في السفينة ليعرف مواقيت الصلاة


     
    ************


     


    هل تعلم أن أول من ركب الخيل ؟


    هو إسماعيل عليه السلام


     
     
     


    هل تعلم أن أول من سمى الجمعة الجمعة ؟


    كعب بن لؤي


     
     
     


    هل تعلم أن أول من قال سبحان ربي الأعلى ؟


    هو إسرافيل عليه السلام


     
     
     
     


    هل تعلم أن أول ما نزل من القرآن الكريم ؟


    اقرأ باسم ربك الذي خلق


     
     
     


    هل تعلم أن أول من خط بالقلم ؟


    هو إدريس عليه السلام


     
     
     


    هل تعلم أن آخر ما نزل من القرآن الكريم ؟


    واتقوا يوماً ترجعون فيه إلى الله


     
     
     


    هل تعلم أن أول ما نزل من التوراة ؟


    بسم الله الرحمن الرحيم


     
     
     


    هل تعلم أن أول من جاهد في سبيل الله ؟


    إدريس عليه السلام


     
     
     


    هل تعلم أن أعظم آية في القرآن الكريم ؟


    آية الكرسي


     
     
     


    من قال ( سبحان الله و بحمده ) مئة مره غفرت


    ذنوبه ولو كانت مثل زبد البحر


     
     
     


    من قال (بسم الله الرحمن الرحيم ولا حول ولآ قوة إلا بالله العلي العظيم سبعا'


    بعد صلآتي الصبح


    والمغرب كتب من السعداء ولو كان من الأشقياء


     
     
     
     


    من قال ( لآ إله إلآ إنت سبحانك إني كنت من الظالمين ) و هو في شده فرج الله  عنه


    ... كما فرج عن يونس


    عليه السلآم عندما قال هذه الكلمات في بطن الحوت


     
     
     
     


    قال عليه الصلاة والسلام كلمتان ثقيلتان في الميزان حبيبتان إلى الرحمن


    سبحان الله وبحمده


    سبحان الله العظيم


     
     
     


    قال ابن القيم رحمه الله


    أربعة أشياء تُمرض الجسم


    الكلام الكثير * النوم الكثير * والأكل الكثير *الجماع الكثير


     
     
     


    وأربعة تهدم البدن


    الهم * والحزن * والجوع * والسهر


     
     


    وأربعة تيبّس الوجه وتذهب ماءه وبهجته


    الكذب * والوقاحة * والكثرة السؤال عن غير علم * وكثرة الفجور


     
     
     


    وأربعة تزيد في ماء الوجه وبهجته


    التقوى * والوفاء * والكرم * والمروءة


     
     
     


    وأربعة تجلب الرزق


    قيام الليل * وكثرة الاستغفار بالأسحار * وتعاهد الصدقة * والذكر أول النهار وآخرة


     
     
     


    وأربعة تمنع الرزق


    نوم الصبحة * وقلة الصلاة * والكسل * والخيانة


     
     
     


    من قال سبحان الله وبحمده مائة مرة حطت خطاياه  إن كانت مثل زبد البحر متفق


    عليه


     
     
     


    من قال سبحــــان الله وبحمده


    غرست له به نخلة في الجنة


  • الله اكبر كبيرا


    الله اكبر الله اكبر الله اكبر
    لاالله الا الله
    الله اكبر الله اكبر
    ولله الحمد
    الله اكبر كبيرا
    والحمد لله كثيرا
    وسبحان الله بكرة واصيلا
    لاالله الا الله وحده
    صدق وعده ونصر عبده
    واعز جنده وهزم الاحزاب وحده
    لاالله الا الله
    ولانعبد الا اياه
    مخلصين له الدين ولو كره الكافرون
    اللهم صلى على سيدنا محمد
    وعلى ال سيدنا محمد
    وعلى اصحاب سيدنا محمد
    وعلى انصار سيدنا محمد
    وعلى ازواج سيدنا محمد
    وعلى ذرية سيدنا محمد
    وسلم تسليما كثيرا

  • Amel Mathlouthi : une brise de Tunisie

    amel_mathlouthi.jpgLa passion d'Amel Mathlouthi pour le théâtre et le spectacle, voit le jour quand elle avait 8 ans. la chanson prend le dessus sur le théâtre et devient petit à petit, un élément incontournable de sa vie, qui peut la faire voyager et qui lui fait découvrir par la suite, un autre monde de sensibilité, de beauté, dont désormais, elle ne peut plus se passer…

    Une virée rock à l'âge de 19 ans qui la mène sur scène, après avoir monté un groupe avec des amis à la fac.

    En 2002 elle se lance en solo et apprend à s'accompagner à la guitare

    Le plus important tournant est sa rencontre avec la musique orientale et le registre engagé et lyrique de Marcel Khalifa le libanais et Chikh Imam l'égyptien qui la dirigeront vers une nouvelle conception de la musique et l’aideront désormais à savoir exprimer sa rage dans la sienne.

    Elle a écrit sa première chanson en tunisien en 2004: «Khaief», convaincue de l’importance pour chacun de s’exprimer dans son propre langage et d’affirmer son identité profonde.

    Son premier album porte le nom de cette chanson et contient 7 compositions aux styles variés.
    son deuxième toujours autoproduit s'intitule Helma et regroupe 8 titres fruits de sa première expérience en tant que musicienne immigrée a Paris.

    Le succès est au rendez-vous et après de belles collaborations avec CharlElie Couture, Jean Jacques Milteau et le groupe Meï Teï Shô, une sélection à la première édition du Prix RMC Moyen-Orient en 2006 (filière arabophone de RFI), ainsi que, de nombreuses participations sur des plateaux prestigieux, notamment celui de la fête de la musique 2007 au côté d’Asa et de Yael Naïm au jardin du ministère de la coopération, ou encore celui de «Bal africain à la bastille» au côté de Souad Massi, Ismaël Lo, Alpha Blondy, Johnny Clegg et bien d’autres, elle est en passe de devenir l’une des figures de proue des musiques actuelles arabes.

    Ses textes sont autobiographiques et retracent son début d’expérience dans la vie, la vraie, l’impitoyable et l’incroyable…
    Les sentiments, l’amour de la vie, la beauté des plus petites choses que l’on ne remarque plus, le désespoir, la frustration face aux maux du monde, le rejet des traditions, des conventions, du «savoir vivre», sont tous présents dans son univers comme autant de voix à portée universelle qui s’élèvent pour faire voir et émouvoir.

  • أمال المثلوثي - حلمة ••♪••

    emelmathlouthiimage_0.jpg

     

    يقولو الخوف كان من ربي .. كي بديت نفهم وغزرت للعالم
    لقيتهم يخافو من كل شي كان من ربي
    الخوف ساكن في عظامهم .. سكات عيشتهم
    علموهولهم في الكراس .. غرسوهولهم في الراس
    يــا تــونــس يا مسكينة .. في برورك هايمة حزينة
    يــا تــونــس يا مسكينة .. في برورك هايمة حزينة
    حيوطك عفسة نوار يقولو برشة كلام .. تنجم تحصرو في حرفين .. حبيت نصيح آآآآه
    قالو إلي معاك صوتي رجعلي مجروح .. ولقيتهم الكل معاه

    يــا تــونــس يا مسكينة .. في برورك هايمة حزينة
    يــا تــونــس يا مسكينة .. في برورك هايمة حزينة


    حكاولي على حلمة تتعاود كل يوم .. الحلال فيها حرام والحرام فيها حلال
    حكاولي على حلمة تتعاود كل يوم .. الحلال فيها حرام والحرام فيها حلال
    ناس فيها حنوشة وناس فيها نمال .. الحنوشة تعففس عفس عفس عفس عالنمال
    ناس فيها حنوشة وناس فيها نمال .. الحنوشة تعففس عفس عفس عفس كيفاش نحلم والنوم نسيتو .. كيفاش نحلم والنوم نسيتو
    كي كبرت فات الفوت .. كي كبرت فات الفوت
    نلقى الحلمة هيا تــونــس .. نلقى الحلمة هيا تــونــس

  • حصار قلقيلية جريمة ضد الإنسانية بامتياز

    حصار قلقيلية جريمة ضد الإنسانية بامتياز

    بقلم عبد الحميد صيام

    أكثر ما أصابني بالدهشة والصدمة معا عند زيارة مدينة قلقيلية سكوت المجتمع الدولي والعربي والمحلي أمام الحصار المطبق على هذه المدينة المناضلة والتي يلتف جدار الفصل العنصري حول عنقها من كافة الجوانب ويبقي فتحة صغيرة للدخول والخروج لسكانها عند السماح لهم بذلك. عند ذلك المدخل أقيم حاجز ثابت ومعسكر للجيش الإسرائيلي للتحكم المطلق في مصير الخمسين ألفا الذين يقبعون داخل هذا السجن محكم الإغلاق. هذه الدهشة والصدمة ليسا بسبب أنني لم أكن أعرف أن قلقيلية محاصرة بل لأن معاينة الأمور على الواقع تختلف كثيرا عن قراءتها في الصحف أو مشاهدتها على التلفاز...

     

    خاصة أن زيارة المدينة تمت بصحبة عينة واعية من مسؤولي برنامج الأمم المتحدة الإنمائي وبعض الشخصيات المحلية لإعطاء فكرة أشمل وأدق عن معاناة مدينة يلتف حبل المشنقة حول عنقها بشكل دائم ويستطيع سجانها أن يسحب الحبل من مقره المكيّف ويحولها إلى جثة دون حاجة حتى إلى معاينة الجثة.

    أسباب الحقد على قلقيلية

    قلقيلية ظلت مصدر قلق وتهديد لإسرائيل منذ إنشائها كدولة فرضت بقوة السلاح على منطقة تلفظها. فالمدينة لها تاريخ طويل في النضال قبل إنشاء الكيان الغاصب وخلال ثورة 1936 وحرب 1948 وسقط منها ومن قراها مئات الشهداء مثبتة أسماؤهم في كتاب عارف العارف «النكبة الفلسطينية والفردوس المفقود».

       تتمتع قلقيلية بثلاث مزايا لا تتوفر إلا فيها: فهي أقرب نقطة إلى الساحل الفلسطيني الذي تراه بالعين المجردة وقلقيلية تتربع على أكبر احتياطي مياه في الضفة الغربية يصل إلى 57% من مخزون مياه فلسطين، كما أنها محاطة بأجمل وأخصب الأراضي الزراعية في فلسطين. جزء كبير من تلك الأراضي وقع تحت الاحتلال الإسرائيلي عام 48 والقسم الأكبر من الأراضي الساحلية ضم إلى إسرائيل بعد اتفاقية رودس للهدنة، مما ترك حسرات عميقة في قلوب أهلها حيث كانوا يشاهدون بياراتهم المسلوبة أمام عيونهم يتمتع بها الأغراب الذين قدموا من بولندا وأكرانيا وغيرها. وكانت ظاهرة التسلل إلى تلك البيارات بعد قيام إسرائيل منتشرة، وقد سقط على أثرها العديد من أبناء البلدة الذين كانوا يغامرون بحياتهم لقطف ثمار بياراتهم. وقد أثارت عمليات التسلسل هذه أعصاب المؤسسة الصهيونية فأقسم موشي ديان أن يحرث قلقيلية. وبالفعل اقتحم البلدة بقوة كبيرة ليلة العاشر من شهر تشرين الأول (أكتوبر) عام 1956 وتصدى الأهالي وعناصر من الحرس الوطني للغزاة وصدوهم مرتين ثم عاودت القوات الغازية بحشد أكبر فاقتحمت المدينة ودمرت العديد من المباني ومركز الشرطة وخلفت وراءها أكثر من 70 ضحية برئية.

    في حرب حزيران (جوان) 1967 قررت إسرائيل هدم المدينة على من فيها، فقامت الطائرات بتدمير نحو 70% من مباني المدينة على أمل محوها عن الوجود كما حصل في قرى عمواس ويالو وبيت نوبا القريبة من اللد والرملة. غير أن ظروفا دولية وتدخلات خارجية سمحت للمهجرين من المدينة الذين التجأوا إلى الكهوف والوديان أن يعودوا إلى مدينتهم ويبنوها من جديد.

    «قلقيلية مأساة متجددة نعيشها كل يوم صباح مساء» قال طبيب يعمل في مستشفى درويش نزال الحكومي الذي أنجز مؤخرا بجهود مشتركة بين برنامج الأمم المتحدة الإنمائي وحكومة سلام فياض. «كنا قبل الحرب نشاهد إلى الغرب بياراتنا يقطفها الأغراب، الآن وبعد اكتمال الجدار العنصري حرمنا من أراضينا من كل الجهات. المشكلة لا تنتهي عند الجدار بل إن شبكة من المستوطنات الزراعية والأمنية تشكل الحاجز الثاني والأخطر حول عنق المدينة وتلتهم الرقعة الأكبر من أراضي المدينة.»

    بين غزة وقلقيلية

    حصار غزة أرحم بكثير من حصار قلقيلية دون التقليل من خطورته وجرائميته. فغزة لها مدخل ولو ضيق على البحر، ومعبر على مصر يفتح ويغلق حسب إرادة الوضع العربي والدولي، وغزة أتقنت علم حفر الخنادق تدخل منها كافة أنواع البضائع والمستلزمات من الإبرة إلى البقرة. وغزة تتحرك في رقعة جغرافية أوسع وكثافة سكانية عالية يشد بعضها بعضا وقادرة على الصمود ليس أمام التجويع فحسب بل وأمام قاذفات القنابل الفوسفورية. وغزة لم تستطع كل قوى الشر المحلية والعربية والدولية من تفريغها من سلاحها البدائي أما قلقيلية فتم تفريغها ليس من السلاح فحسب بل ومن كافة العناصر المناوئة للاحتلال بمن في ذلك القيادات المنتخبة، وحصار غزة يحتل عناوين الأخبار ويثير أكبر حركة تعاطف دولي في العصر الحديث أما حصار قلقيلية فأراهن أن بعض وزراء فياض لا يعرفون عنه شيئا ولم يزوروا هذه المدينة ليتعرفوا على حجم المأساة التي لا تعنيهم كثيرا. قلقيلية باختصار أشبه بزنزانة صغيرة ضمن سجن كبير، إن تمكنت من الفرار من الحلقة الأمنية الأولى فستلتقطك الثانية فالثالثة فالرابعة. إذن أين المفر والعدو من أمامها ومن خلفها ومن كافة جوانبها ومن فوقها ومن تحتها؟

    عبد الحميد صيام

    أستاذ جامعي فلسطيني مقيم بنيويورك

  • Communiqué des français d'origine maghrébine

     

    Communiqué des français d'origine maghrébine : Apres 50 ans de bons et loyaux services, c'est avec beaucoup d'émotions (mais aussi un certain soulagement) que nous sommes très fiers de passer officiellement le relais aux Roms comme boucs émissaires et responsables de tous les maux de la France. nous espèrons qu'ils seront et resteront dignes de cet héritage prestigieux. Bon courage à eux! 
  • Le document Kairos Palestine 2009

    Le document Kairos Palestine

    Publié le 15 décembre 2009 sur le site ISM
    Par Leaders chrétiens palestiniens

    Un groupe de chrétiens palestiniens représentant diverses Eglises et organisations d’Eglise ont lancé un appel exalté et rempli de prières pour que l’occupation de la Palestine par Israël prenne fin. L’appel, publié lors d’une réunion qui s’est tenue le 11 décembre à Bethléem, intervient alors que de nombreux Palestiniens ont le sentiment de se trouver dans une impasse. Il interpelle la communauté internationale, les responsables politiques de la région et les Eglises du monde entier sur leur rôle dans l’aspiration à la liberté du peuple palestinien. Même "au milieu de ce tumulte", l’appel se veut une parole de foi, d’espérance et d’amour.

    Intitulé "Un moment de vérité", l’appel fait écho à une démarche similaire engagée par les Eglises sud-africaines au milieu des années 1980, au paroxysme de la répression sous le régime d’apartheid. Cet appel avait permis de galvaniser les Eglises et l’opinion publique à travers un effort concerté qui avait fini par entraîner la chute de l’apartheid.

    Les auteurs du document - parmi lesquels le patriarche émérite Michel Sabbah (photo ci-dessus), du Patriarcat latin de Jérusalem, l’évêque luthérien de Jérusalem Munib Younan et l’archevêque Theodosios Atallah Hanna de Sebastia, du Patriarcat orthodoxe grec de Jérusalem - interpellent les responsables politiques des sociétés palestinienne et israélienne, la communauté internationale et leurs "frères et sœurs dans nos Eglises" dans le monde sur la nécessité urgente d’une paix accompagnée de justice.

    Des promesses creuses

    Exprimant leur douleur, les signataires de l’appel dénoncent le vide des promesses et des déclarations sur la paix dans la région. Ils attirent l’attention du monde sur le mur de séparation érigé en territoire palestinien, le blocus de Gaza, les ravages causés à leurs terres par les colonies israéliennes, l’humiliation aux points de contrôle, les restrictions en matière de liberté religieuse et le contrôle des accès aux lieux saints, le sort des réfugiés attendant leur droit au retour et des prisonniers croupissant dans les prisons israéliennes, le mépris manifeste d’Israël pour le droit international ainsi que la paralysie de la communauté internationale face à cette tragédie.

    Rejetant l’argument de la légitime défense avancé par Israël pour justifier ses agissements, ils déclarent sans ambigüité que s’il n’y avait pas d’occupation, "il n’y aurait pas de résistance ; il n’y aurait eu non plus ni peur ni insécurité."

    Selon eux, "Dieu nous a créés non pour que nous nous disputions et nous affrontions," mais pour "édifier ensemble cette terre, par notre amour et notre respect mutuel." Ils ajoutent croire que leur terre "a une vocation universelle" et affirment que "la promesse de la terre ne fut jamais un titre d’appropriation politique. Elle est plutôt une introduction au salut universel". Par ailleurs, le "lien avec cette terre est une question existentielle. Ce n’est pas seulement une question d’idéologie ou de théorie théologique", disent-ils. En outre, ils rejettent toute utilisation de la Bible pour légitimer ou soutenir des choix et des positions politiques qui se fondent sur l'injustice.
    Qualifiant l'occupation des terres palestiniennes de péché à l'encontre de Dieu et de l'humanité, ils s'accrochent fermement aux signes d'espoir, tels que les "centres locaux de théologie" et les "nombreux dialogues interreligieux", affirmant que ces signes apportent de l'espoir à la résistance à l'occupation. Dans une approche pacifique, la résistance est autant un droit qu'un devoir, car elle a la capacité de hâter le moment de la réconciliation.

    Le groupe affirme que le moment présent exige de se repentir pour les actions passées - soit pour avoir recouru à la haine en tant qu'instrument de résistance, soit en s'étant montré indifférent ou en ayant vu la situation à travers le prisme de positions théologiques erronées - et appelle la communauté internationale et les Palestiniens à faire preuve de fermeté en cette période de jugement. "Venez et voyez", appellent-ils, afin de "faire connaître la vérité".

    Ils concluent avec émotion : "En l’absence de tout espoir, nous faisons entendre aujourd’hui notre cri d’espoir. Nous croyons en un Dieu bon et juste. Nous croyons que sa bonté finira par triompher sur le mal de la haine et de la mort qui règnent encore sur notre terre. Et nous finirons par entrevoir une 'terre nouvelle' et un 'homme nouveau', capable de s’élever par son esprit jusqu’à l’amour de tous ses frères et sœurs qui habitent cette terre."

    ------------------

    En tant que Chrétiens palestiniens, nous espérons que ce document constituera le tournant pour concentrer les efforts de tous ceux dans le monde qui veulent la paix, en particulier nos sœurs et frères chrétiens. Nous espérons aussi qu’il sera accueilli positivement et recevra un soutien fort, comme le document Kairos-Afrique du Sud lancé en 1985 qui, à l’époque, s’est avéré être un outil dans la lutte contre l’oppression et l’occupation. Nous croyons que se libérer de l’occupation est dans l’intérêt de tous les peuples de la région parce que le problème n’est pas seulement un problème politique, mais un problème dans lequel des êtres humains sont détruits. Nous prions Dieu de nous inspirer tous, en particulier nos leaders et nos hommes politiques, pour trouver la voie de la justice et de l’égalité, et pour réaliser que c’est la seule voie qui conduise à la paix véritable que nous cherchons.

    Un moment de vérité : Une parole de foi, d’espérance et d’amour venant du cœur de la souffrance palestinienne

    Introduction

    Nous, un groupe de Palestiniens chrétiens, après avoir prié, réfléchi et échangé devant Dieu sur l’épreuve que nous vivons sur notre terre, sous occupation israélienne, nous faisons entendre aujourd’hui notre cri, un cri d’espoir dans l’absence de tout espoir, uni à notre prière et à notre foi en Dieu qui veille, dans sa divine Providence, sur tous les habitants de cette terre. Nous inspirant du mystère de l’amour de Dieu pour tous et de celui de sa présence divine dans l’histoire des peuples et, plus particulièrement, dans celle de notre terre, nous voulons dire aujourd’hui notre parole, comme chrétiens et comme Palestiniens, une parole de foi, d’espérance et d’amour.

    Pourquoi maintenant ? Parce que le drame du peuple palestinien est arrivé, aujourd’hui, à une impasse, et que ceux qui peuvent prendre les décisions se contentent de gérer le conflit au lieu d’agir sérieusement pour le résoudre. Cela remplit les cœurs des fidèles de peine et de questionnements : que fait la communauté internationale ? Que font les chefs politiques en Palestine, Israël et dans le monde arabe ? Et, que fait l’Eglise ? Car il ne s’agit pas simplement d’une question politique, mais, plutôt, d’une politique qui détruit la personne humaine. Et cela concerne l’Eglise.

    Nous nous adressons à nos frères et sœurs dans nos Eglises ici, dans cette terre. De même que nous adressons notre appel, en tant que Palestiniens et en tant que chrétiens, à nos chefs religieux et politiques, à notre société palestinienne et à la société israélienne, aux responsables de la communauté internationale et à nos frères et sœurs dans les Eglises du monde.

    1. La réalité

    1.1 “Ils disent ‘Paix ! Paix !’ et il n’y a point de paix” (Jr 6,14). Tous en effet parlent de paix et de processus de paix au Moyen-Orient, alors que tout cela n’est jusqu’à maintenant que pures paroles. Alors que la réalité est l’occupation israélienne des Territoires palestiniens, notre privation de notre liberté et tout ce qui en résulte :

    1.1.1 Le mur de séparation, qui a été construit sur les terrains palestiniens, en a confisqué une grande partie, a converti nos villes et nos villages en prisons et en a fait des cantons séparés et dispersés. Gaza, après la guerre cruelle déclenchée par Israël en décembre 2008 et janvier 2009, continue à vivre dans des conditions inhumaines, sous embargo permanent et reste isolée géographiquement du reste des Territoires palestiniens.

    1.1.2 Les colonies israéliennes qui nous dépouillent de notre terre, au nom de Dieu ou au nom de la force, contrôlent nos ressources naturelles, surtout l’eau et les terres agricoles, dont elles privent des centaines de milliers de Palestiniens. Elles sont aujourd’hui un obstacle face à toute solution politique.

    1.1.3 L’humiliation à laquelle nous sommes soumis chaque jour aux points de contrôle militaires, pour nous rendre à notre travail, à nos écoles ou à nos hôpitaux.

    1.1.4 La séparation entre les membres d’une même famille, qui rend la vie familiale impossible pour des milliers de Palestiniens, lorsque l’un des époux n’est pas porteur d’une carte d’identité israélienne.

    1.1.5 La liberté religieuse elle-même, à savoir la liberté d’accès aux lieux saints, devient limitée, sous prétexte de sécurité. Les lieux saints de Jérusalem sont inaccessibles à un grand nombre de chrétiens et de musulmans de la Cisjordanie et de Gaza. Les gens de Jérusalem eux-mêmes ne peuvent accéder à leurs lieux saints certains jours de fêtes, de même que certains de nos prêtres arabes ne peuvent entrer à Jérusalem sans difficultés.

    1.1.6 Les réfugiés font partie de notre réalité. La plupart d’entre eux vivent encore dans les camps dans des situations difficiles inacceptables pour les êtres humains. Eux, qui ont le droit de retour, attendent ce retour depuis des générations. Quel sera leur sort ?

    1.1.7 Les milliers de personnes détenues dans les prisons israéliennes font elles aussi partie de notre réalité. Les Israéliens remuent ciel et terre pour un seul prisonnier, mais ces milliers de prisonniers palestiniens qui croupissent dans les prisons israéliennes, quand verront-ils la liberté ?

    1.1.8 Jérusalem est le cœur de notre réalité. Elle est en même temps symbole de paix et signe de conflit. Après que le “mur” a créé une séparation entre les quartiers palestiniens de la ville, les autorités israéliennes ne cessent de la vider de ses habitants palestiniens, chrétiens et musulmans. On leur confisque leur carte d’identité, c’est-à-dire leur droit de résider à Jérusalem. Leurs maisons sont démolies ou confisquées. Jérusalem, ville de la réconciliation, est devenue la ville de la discrimination et de l’exclusion, et donc source de conflit au lieu d’être source de paix.

    1.2 Par ailleurs, Israël tourne en dérision le droit international et les résolutions internationales, avec l’impuissance du monde arabe comme de la communauté internationale face à ce mépris. Les droits de l’homme sont violés. Malgré les multiples rapports des organisations locales et internationales des droits de la personne, l’oppression continue.

    1.2.1 Les Palestiniens de l’Etat d’Israël, tout en étant des citoyens ayant tous les droits et les devoirs que leur confère la citoyenneté, ont eux aussi subi une injustice historique et ne cessent de souffrir de politiques discriminatoires. Eux aussi attendent d’obtenir tous leurs droits et d’être traités à égalité avec tous les citoyens de l’Etat.

    1.3 L’émigration est une autre dimension de notre réalité. L’absence de toute vision ou espoir de paix et de liberté a poussé les jeunes, chrétiens et musulmans, à émigrer. Le pays se voit ainsi privé de sa ressource la plus importante et la plus riche : une jeunesse instruite. La diminution du nombre de chrétiens, en particulier en Palestine, est une des graves conséquences de ce conflit, de l’impuissance et de l’échec aux niveaux local et international à trouver une solution globale au problème.

    1.4 Face à cette réalité les Israéliens prétendent justifier leurs actes comme actes de légitime défense. C’est pourquoi l’occupation continue, de même que les punitions collectives et les représailles de toutes sortes contre les Palestiniens. C’est là, à notre avis, une vision renversée des choses. Oui, il y a une résistance palestinienne à l’occupation. Mais, précisément, s’il n’y avait pas d’occupation, il n’y aurait pas de résistance ; il n’y aurait eu non plus ni peur ni insécurité. Voilà ce que nous constatons, et nous appelons les Israéliens à mettre fin à l’occupation. Ils verront alors un nouveau monde, dans lequel il n’y a ni peur ni menaces, mais sécurité, justice et paix.

    1.5 La riposte palestinienne face à cette réalité a revêtu de nombreuses formes. Certains ont choisi la voie des négociations : c’est là la position officielle de l’Autorité palestinienne. Mais cela n’a pas fait avancer le processus de paix. D’autres partis politiques ont eu recours à la résistance armée. Israël s’en est servi comme prétexte pour accuser les Palestiniens d’être des terroristes, ce qui lui a permis d’altérer la véritable nature du conflit, le présentant comme une guerre israélienne contre le terrorisme et non comme une résistance palestinienne légitime à l’occupation israélienne.

    1.5.1 Le conflit interne entre les Palestiniens, ainsi que la séparation de Gaza du reste des territoires palestiniens n’ont fait qu’aggraver la tragédie. Il convient aussi de noter que bien que la division ait affecté les Palestiniens eux-mêmes, la responsabilité pèse pour beaucoup sur la communauté internationale, car elle a refusé d’accueillir positivement la volonté du peuple palestinien telle qu’elle a été exprimée avec les résultats des élections menées démocratiquement et légalement en 2006.

    Encore une fois, nous proclamons que notre parole chrétienne, au milieu de toute notre tragédie, est une parole de foi, d’espérance et d’amour.

    2. Une parole de foi

    Nous croyons en Dieu, un Dieu bon et juste

    2.1 Nous croyons en Dieu, un et unique, créateur de l’univers et de l’humanité, un Dieu bon, juste et aimant toutes ses créatures. Nous croyons que toute personne humaine est créée par Dieu à son image et à sa ressemblance. La dignité de l’être humain provient de celle de Dieu et elle est égale en toute personne humaine. Cela veut dire pour nous, ici et maintenant sur cette terre en particulier, que Dieu nous a créés non pour que nous nous disputions et nous affrontions, mais afin que nous nous connaissions et nous aimions les uns les autres, et pour édifier ensemble cette terre, par notre amour et notre respect mutuel.

    2.1.1 Nous croyons en son Verbe éternel, son Fils unique notre Seigneur Jésus Christ, qu’il a envoyé comme Sauveur du monde.

    2.1.2 Nous croyons en l’Esprit Saint qui accompagne l’Eglise et l’humanité dans leur cheminement. C’est lui qui nous aide à comprendre les Ecritures, dans les deux Testaments, formant une seule unité, ici et maintenant. C’est lui qui nous révèle la manifestation de Dieu à l’humanité, dans le passé, le présent et l’avenir.

    Comment comprendre la Parole de Dieu ?
    2.2 Nous croyons que Dieu a parlé à l’humanité, ici, dans notre pays : “Après avoir, à maintes reprises et sous maintes formes, parlé jadis aux Pères par les Prophètes, Dieu, en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par le Fils qu’il a établi héritier de toutes choses, par qui aussi il a fait les siècles” (Hb 1, 1-2).

    2.2.1 Nous, Palestiniens chrétiens, comme tout chrétien dans le monde, nous croyons que Jésus Christ est venu accomplir la Loi et les Prophètes. Il est l’alpha et l’oméga, le début et la fin. Illuminés par lui et guidés par le Saint Esprit, nous lisons les Ecritures, nous les méditons et nous les interprétons, comme le fit Jésus aux deux disciples d’Emmaüs : “Et, commençant par Moïse et parcourant tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toutes les Ecritures, ce qui le concernait” (Lc 24,27).

    2.2.2 Le Christ est venu proclamer que le Royaume de Dieu est proche. Il a provoqué une révolution dans la vie et la foi de l’humanité. Il nous a porté un “enseignement nouveau” (Mc 1,27) et une lumière nouvelle pour comprendre l’Ancien Testament et les principaux sujets qui y sont mentionnés et qui ont rapport avec notre foi chrétienne et notre vie quotidienne, tels les promesses, l’élection, le peuple de Dieu et la terre. Nous croyons que la Parole de Dieu est une parole vivante qui jette une lumière nouvelle sur chacune des périodes de l’histoire. Elle manifeste aux croyants ce que Dieu dit ici et aujourd’hui. C’est pourquoi il n’est pas permis de transformer la Parole de Dieu en lettres mortes qui défigurent l’amour et la Providence de Dieu dans la vie des peuples et des personnes. C’est là le défaut des interprétations bibliques fondamentalistes, qui nous portent la mort et la destruction lorsqu’elles figent la Parole de Dieu et la transmettent, comme parole morte, de génération en génération. Cette parole morte est utilisée comme une arme dans notre histoire présente, afin de nous priver de notre droit sur notre propre terre.

    La vocation universelle de notre terre

    2.3. Nous croyons que notre terre a une vocation universelle. Dans cette vision d’universalité, le concept des promesses, de la terre, de l’élection et du peuple de Dieu s’ouvrent pour embrasser toute l’humanité, à commencer par tous les peuples de cette terre. A la lumière des Ecritures Saintes nous voyons que la promesse de la terre n’a jamais été à la base d’un programme politique. Elle est plutôt une introduction au salut universel, et donc le début de la proclamation du Royaume de Dieu sur terre.

    2.3.1 Dieu a envoyé à cette terre les patriarches, les prophètes et les apôtres porteurs d’un message universel. Aujourd’hui nous y constituons trois religions, le judaïsme, le christianisme et l’islam. Notre terre est terre de Dieu, comme l’est tout pays dans le monde. Elle est sainte par sa présence en elle, car lui seul est le Très Saint et le sanctificateur. Il est de notre devoir, nous qui l’habitons, de respecter la volonté de Dieu sur elle et de la libérer du mal de l’injustice et de la guerre qui est en elle. Terre de Dieu, elle doit être terre de réconciliation, de paix et d’amour. Et cela est possible. Si Dieu nous a mis, deux peuples, dans cette terre, il nous donne aussi la capacité, si nous le voulons, d’y vivre ensemble, d’y établir la justice et la paix et d’en faire vraiment une terre de Dieu : “Au Seigneur le monde et sa richesse, la terre et tous ses habitants” (Ps 24,1).

    2.3.2 Notre présence, en tant que Palestiniens - chrétiens ou musulmans - sur cette terre n’est pas un accident. Elle a des racines profondes liées à l’histoire et à la géographie de cette terre, comme c’est le cas de tout peuple aujourd’hui qui vit sur sa terre. Une injustice a été commise à notre égard, lorsqu’on nous a déracinés. L’Occident a voulu réparer l’injustice qu’il avait commise à l’égard des juifs dans les pays d’Europe, et il l’a fait à nos dépens et sur notre terre. Il a ainsi réparé une injustice en en créant une autre.

    2.3.3 De plus, nous voyons certains théologiens occidentaux vouloir donner eux aussi une légitimité théologique et scripturaire à l’injustice commise à notre égard. Selon leurs interprétations, les promesses sont devenues une “menace pour notre existence”, et la “bonne nouvelle” même de l’Evangile est devenue pour nous une “une annonce de mort”. Nous invitons ces théologiens à approfondir leur réflexion sur la Parole de Dieu et à rectifier leurs interprétations, de sorte à voir dans la Parole de Dieu une source de vie pour tous les peuples.

    2.3.4 Notre lien avec cette terre est un un droit naturel. Ce n’est pas seulement une question d’idéologie ou de théorie théologique. Pour nous, c’est une question de vie ou de mort. Certains ne sont pas d’accord avec nous, et nous traitent même en ennemis pour la seule raison que nous voulons vivre libres sur notre terre. Parce que Palestiniens, nous souffrons à cause de l’occupation de notre terre, et parce que chrétiens, nous souffrons des fausses interprétations de certains théologiens. Face à cela, notre rôle consiste à rester fidèles à la Parole de Dieu, source de vie, non de mort, et à conserver la “bonne nouvelle” comme elle est, “bonne” pour nous et pour tous les hommes. Face à ceux qui menacent notre existence comme Palestiniens, musulmans et chrétiens, par les Ecritures Saintes, nous renouvelons notre foi en Dieu, car nous savons que la Parole de Dieu ne peut pas être pour nous une source de mort.

    2.4 Nous déclarons donc que le recours à l’Ecriture Sainte pour justifier ou soutenir des choix ou des positions politiques se fondant sur l’injustice, imposés par un homme à son prochain ou par un peuple à un autre, transforme la religion en idéologie humaine et prive la Parole de Dieu de sa sainteté, de son universalité et de sa vérité.

    2.5 Nous déclarons également que l’occupation israélienne des Territoires palestiniens est un péché contre Dieu et contre la personne humaine, car elle prive les Palestiniens des droits humains fondamentaux que Dieu leur a accordés, et défigure l’image de Dieu dans les Israéliens - devenus occupants - comme dans les Palestiniens, soumis à l’occupation. Toute théologie qui prétend justifier l’occupation en se basant sur les Ecritures, la foi ou l’histoire est bien loin des enseignements chrétiens, car elle appelle à la violence et à la guerre sainte au nom de Dieu, le soumettant à des intérêts humains du “moment présent” et déformant son image dans les êtres humains qui subissent une injustice politique et théologique.

    3. L’espérance

    3.1 Bien qu’il n’y ait apparemment aucune lueur d’espoir, notre espérance reste ferme. La situation présente, en effet, n’annonce aucune solution proche, ni la fin de l’occupation qui nous est imposée. Les initiatives sont certes nombreuses, de même que les congrès, les visites et les pourparlers, mais tout cela n’est suivi d’aucun changement dans notre réalité et nos souffrances. Même la nouvelle position des Etats-Unis, annoncée par le président Obama, et sa volonté manifeste de mettre fin à ce drame, a été incapable d’y apporter un quelconque changement. La réponse israélienne, refusant catégoriquement toute solution, ne laisse aucune place à l’espoir. Malgré cela, notre espérance reste ferme, car nous la tenons de Dieu. Il est bon, tout-puissant et aimant. Sa bonté finira par vaincre un jour le mal dans lequel nous vivons. Saint Paul nous dit : “Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Qui nous séparera de l’amour du Christ ? La tribulation, l’angoisse, la persécution, la nudité, les périls, le glaive ? Selon le mot de l’Ecriture : A cause de toi, l’on nous met à mort tout le long du jour.... aucune créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu” (Rm 8,31.35.36.39).

    Que veut dire espérer ?

    3.2 L’espérance qui est en nous signifie en tout premier lieu croire en Dieu et, deuxièmement, aspirer malgré tout à un avenir meilleur. Enfin, elle signifie ne pas fonder notre espoir sur des illusions, car nous savons que la solution n’est pas proche. Espérer veut dire être capable de voir Dieu au milieu de l’épreuve et d’agir avec son Esprit en nous. A partir de cette vision nous puisons la force pour persévérer, survivre et nous efforcer de changer notre réalité. Espérer veut dire ne pas se résigner devant le mal, mais dire non à l’oppression et à l’humiliation, et continuer à résister au mal. Nous ne voyons que destruction dans le présent et dans l’avenir ; nous voyons la tyrannie du plus fort et sa volonté d’imposer davantage de séparation raciste et de promulguer des lois qui bafouent notre dignité et notre existence. Nous voyons aussi perplexité et division parmi les Palestiniens. Cependant, si, aujourd’hui, nous résistons et agissons de toutes nos forces, peut-être que la ruine qui se dessine à l’horizon n’aura pas lieu.

    Signes d’espérance

    3.3 L’Eglise - ses chefs et ses fidèles - sur cette terre, montre de nombreux signes d’espérance, malgré sa faiblesse et ses divisions. Nos communautés paroissiales sont vivantes. Les jeunes y sont des messagers actifs pour la justice et la paix. Outre l’engagement des personnes, les institutions diverses des Eglises font de la présence chrétienne une présence active, de service, de prière et d’amour.

    3.3.1 Parmi les signes d’espérance, il y a les nombreux centres locaux de théologie, qui ont un caractère social et religieux, dans toutes nos Eglises. Le caractère œcuménique, malgré certaines hésitations, se manifeste de plus en plus dans les rencontres entre les différentes familles d’Eglises.

    3.3.2 Les nombreux dialogues interreligieux sont aussi autant de signes d’espérance, notamment le dialogue islamo-chrétien, au niveau des responsables comme au niveau d’une partie du peuple. Toutefois, il faut savoir que le dialogue est une longue marche et un effort qui se perfectionne jour après jour, en vivant les mêmes épreuves et les mêmes attentes. Le dialogue existe aussi entre les trois religions - judaïsme, christianisme et islam - et nombre d’autres dialogues ont lieu aux niveaux académique ou social. Tous ces dialogues s’efforcent d’abattre les murs qu’impose l’occupation et de s’opposer à la déformation de l’image de l’autre dans le cœur de ses frères et sœurs.

    3.3.3 Parmi les signes les plus importants d’espérance, il faut mentionner la constance des générations qui croient à la justice de leur cause ainsi que la persévérance de la mémoire, qui n’oublie pas la catastrophe, “la nakba” et sa signification. La même prise de conscience est à l’œuvre dans de nombreuses Eglises à travers le monde, qui désirent mieux connaître la vérité sur ce qui se passe ici.

    3.3.4 De plus, nous voyons, chez beaucoup de gens, une détermination à dépasser les rancunes du passé. Ils sont prêts à la réconciliation une fois la justice rétablie. Le monde prend conscience de la nécessité de restaurer les droits politiques des Palestiniens. Des voix juives et israéliennes plaidant pour la paix et la justice s’élèvent à cette fin, soutenues aussi par la communauté internationale. Il est vrai que ceux qui sont pour la justice et la réconciliation restent impuissants à mettre fin à l’injustice. Ils représentent cependant une force humaine qui a son importance et pourrait abréger le temps de l’épreuve et rapprocher celui de la réconciliation.

    Mission de l’Eglise

    3.4 Notre Eglise est une Eglise d’hommes et de femmes qui prient et servent. Leur prière et leur service sont une prophétie qui porte la voix de Dieu dans le présent et l’avenir. Tout ce qui arrive dans notre pays et à toute personne humaine qui l’habite, toutes les épreuves et les espérances, toute injustice et tout effort pour l’arrêter, tout cela est une partie de la prière de notre Eglise et du service de toutes ses institutions. Nous remercions le Seigneur parce qu’elle élève sa voix contre l’injustice, bien que certains voudraient qu’elle reste dans son silence, isolée dans ses dévotions.

    3.4.1 La mission de l’Eglise est une mission prophétique qui proclame la Parole de Dieu dans le contexte local et dans les événements quotidiens, avec audace, douceur et amour pour tous. Et si l’Eglise prend un parti, c’est celui de l’opprimé. Elle se tient à ses côtés, de même que Jésus s’est mis du côté du pauvre et du pécheur qu’il a appelé à se repentir, à vivre et à retrouver la dignité que Dieu lui a donnée et dont personne n’a le droit de le priver.

    3.4.2 La mission de l’Eglise consiste à annoncer le royaume de Dieu, un royaume de justice, de paix et de dignité. Notre vocation comme Eglise vivante est de témoigner de la bonté de Dieu, et de la dignité de la personne humaine. Nous sommes appelés à prier et à élever notre voix pour annoncer une société nouvelle où les hommes croient en leur dignité et en celle de leur adversaire.

    3.4.3 L’Eglise annonce le Royaume de Dieu, qui ne peut être lié à aucun régime terrestre. Jésus dit devant Pilate : “Oui, je suis roi, mais mon royaume n’est pas de ce monde” (cf. Jn 18,36.37). Saint Paul dit : “Le règne de Dieu n’est pas affaire de nourriture ou de boisson, il est justice, paix et joie dans l’Esprit Saint” (Rm 14,17). C’est pourquoi la religion ne soutient et ne défend aucun régime politique injuste. Elle soutient et défend la justice, la vérité et la dignité humaine et essaie de porter la purification nécessaire dans les régimes qui pratiquent l’injustice et violent la dignité de la personne humaine. Le royaume de Dieu ne peut être lié à aucun système politique, car il est plus grand, plus universel que tout système politique en particulier.

    3.4.4 Jésus dit : “Le royaume de Dieu est parmi vous” (cf. Lc 17,21). Cette présence en nous et parmi nous est l’extension du mystère de la Rédemption et c’est la présence de Dieu parmi nous et le fait d’en prendre conscience en tout ce que nous faisons ou disons. Devant cette présence divine, nous agissons jusqu’à ce que soit accomplie la justice que nous attendons sur cette terre.

    3.4.5 Les dures circonstances qu’a vécues et que vit encore notre Eglise palestinienne l’ont amenée à purifier sa foi et à mieux connaître sa vocation. Nous avons réfléchi sur notre vocation et nous l’avons mieux découverte au milieu de la souffrance et de l’épreuve : aujourd’hui nous portons en nous la force de l’amour, non pas celle de la vengeance ; la culture de la vie, non pas celle de la mort. Ceci est source d’espoir pour nous, pour l’Eglise et pour le monde.

    3.5 La Résurrection est le fondement de notre espérance. Jésus est ressuscité, vainqueur de la mort et du mal. Ainsi pouvons-nous, nous aussi, et tous les habitants de cette terre, vaincre le mal de la guerre grâce à elle. Quant à nous, nous resterons une Eglise de témoins, persévérante et agissante sur la terre de la Résurrection.

    4. L’amour

    Le commandement de l’amour

    4.1 Le Christ nous a dit : “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés” (Jn 13,24). Il nous a déjà montré comment aimer et comment traiter nos ennemis. Il a dit : “Vous avez entendu qu’il a été dit : aimez vos amis et haïssez vos ennemis. Moi, je vous dis : aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent afin de devenir fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et les bons et tomber la pluie sur les justes et injustes” (Mt 5,45-47).

    Saint Paul dit : “Ne rendez pas le mal pour le mal” (Rm 12,17) et saint Pierre : "Ne rendez pas mal pour mal, insulte pour insulte. Bénissez au contraire, car c’est à cela que vous êtes appelés, afin d’hériter la bénédiction” (1P 3,9).

    La Résistance

    4.2 Les paroles de Jésus sont claires. Aimer, voilà ce qu’il nous a donné comme commandement : aimer les amis et les ennemis. Voilà une directive claire, lorsque nous nous trouvons dans des circonstances dans lesquelles nous devons résister au mal, quel qu’il soit.

    4.2.1 Aimer c’est voir le visage de Dieu en tout être humain. Toute personne est mon frère et ma sœur. Néanmoins, voir le visage de Dieu en toute personne ne veut pas dire consentir au mal ou à l’oppression de sa part. L’amour consiste plutôt à corriger le mal et à arrêter l’oppression.

    L’injustice imposée au peuple palestinien, c’est-à-.dire l’occupation israélienne, est un mal auquel il faut résister. C’est un mal et un péché auquel il faut résister et qu’il faut écarter. Cette responsabilité incombe tout d’abord aux Palestiniens eux-mêmes qui subissent l’occupation. L’amour chrétien en effet appelle à la résistance à l’occupation, mais l’amour met fin au mal, en prenant les voies de la justice. Elle incombe ensuite à la communauté internationale, car la légitimité internationale gouverne aujourd’hui les rapports entre les peuples, et c’est en fin l’oppresseur lui-même qui doit se libérer du mal qui est en lui et de l’injustice qu’il exerce contre les autres..

    4.2.2 Lorsque nous passons en revue l’histoire des peuples nous y trouvons des guerres fréquentes. Nous y trouvons la résistance à la guerre par la guerre, et à la violence par la violence. Le peuple palestinien a tout simplement pris la route de tous les peuples, surtout dans les premières phases de sa lutte contre l’occupation israélienne. Mais il a aussi résisté pacifiquement, notamment durant sa première intifada. Avec tout cela, nous voyons que tous les peuples doivent s’engager dans une nouvelle voie dans leurs rapports les uns avec les autres et pour la solution de leurs conflits : éviter les voies de la force militaire et recourir aux voies de la justice. Cela s’impose en premier lieu aux peuples puissants militairement qui exercent l’injustice à l’égard de peuples plus faibles.

    4.2.3 Nous disons que notre option chrétienne face à l’occupation israélienne est la résistance ; c’est là un droit et un devoir des chrétiens. Or cette résistance doit suivre la logique de l’amour. Elle doit donc être créative, c’est-à-dire qu’il lui faut trouver les moyens humains qui parlent à l’humanité de l’ennemi lui-même. Le fait de voir l’image de Dieu dans le visage de l’ennemi même et de prendre des positions de résistance à la lumière de cette vision est le moyen le plus efficace pour arrêter l’oppression et contraindre l’oppresseur à mettre fin à son agression et, ainsi, atteindre le but voulu : récupérer la terre, la liberté, la dignité et l’indépendance.

    4.2.4 Le Christ nous a donné un exemple à suivre. Nous devons résister au mal, mais il nous a enseigné de ne pas résister au mal par le mal. C’est un commandement difficile, surtout lorsque l’ennemi s’obstine dans sa tyrannie et persiste à nier notre droit à exister ici dans notre terre. C’est un commandement difficile. Mais c’est le seul qui peut tenir tête aux déclarations claires et explicites des autorités israéliennes refusant notre existence ou à leurs divers prétextes pour continuer à nous imposer l’occupation.

    4.2.5 La résistance au mal de l’occupation s’insère donc dans cet amour chrétien qui refuse le mal et le corrige. C’est une résistance à l’injustice sous toutes ses formes et avec les moyens qui rentrent dans la logique de l’amour. Nous investissons toutes nos énergies pour faire la paix. Nous pouvons recourir à la désobéissance civile. Nous résistons, non par la mort, mais par le respect de la vie. Nous respectons et vénérons tous ceux qui ont donné leur vie pour la patrie. Et nous disons aussi que chaque citoyen doit être prêt à défendre sa vie, sa liberté et sa terre.

    4.2.6 L’appel lancé par des organisations civiles palestiniennes, des organisations internationales, des ONG et certaines institutions religieuses aux individus, entreprises et Etats en faveur d’un boycott économique et commercial de tout produit de l’occupation, s’insère dans la logique de la résistance pacifique. Ces campagnes de soutien et de solidarité doivent se faire avec courage, tout en proclamant sincèrement et clairement que leur but n’est pas de se venger de qui que ce soit, mais de mettre fin au mal qui existe, pour en libérer l’oppresseur et l’opprimé. L’objectif est d’affranchir les deux peuples des positions extrémistes des différents gouvernements israéliens, afin de parvenir enfin à la justice et à la réconciliation. Avec cet esprit et cette action, nous finirons par arriver à la solution tant attendue, comme cela s’est réalisé en Afrique du Sud et pour d’autres mouvements de libération dans le monde.

    4.3 Par notre amour nous dépassons les injustices pour jeter les bases d’une nouvelle société, pour nous et pour nos adversaires. Notre avenir et le leur ne font qu’un : ou bien un cercle de violence dans lequel nous périssons ensemble, ou bien une paix dont nous jouissons ensemble. Nous invitons les Israéliens à renoncer à leur injustice à notre égard, à ne pas déformer la vérité de l’occupation en prétendant lutter contre le terrorisme. Les racines du “terrorisme” sont l’oppression de la personne humaine et le mal de l’occupation. Il faut que cela disparaisse si vraiment il y a une volonté sincère de mettre fin au “terrorisme”. Nous invitons les Israéliens à être partenaires de paix et non partenaires dans un cycle de violence sans fin. Ensemble, nous résistons au mal, celui de l’occupation, et celui du cycle infernal de la violence.

    5. Appel à nos frères et sœurs dans la foi

    5.1 Nous sommes aujourd’hui tous dans l’impasse, et nous nous trouvons face à un avenir menaçant. Notre parole à nos frères et sœurs dans la foi est une parole d’espoir, de patience, de persévérance, et d’un effort toujours renouvelé pour préparer un avenir meilleur. Une parole qui nous dit à tous : nous sommes, dans cette terre, porteurs d’un message, et nous continuerons à le porter, même entre les épines, le sang et les difficultés quotidiennes. Nous mettons notre espoir en Dieu. C’est lui qui nous accordera la paix à l’heure qu’il voudra. Mais en même temps nous agissons. Avec lui et selon sa volonté divine, nous continuons d’agir, de construire, de résister au mal et de rapprocher l’heure de la justice et de la paix.

    5.2 Nous leur disons : C’est un temps de pénitence, qui nous ramène à la communion de l’amour avec tout souffrant, avec les prisonniers, les blessés, ceux qui ont été atteints d’un handicap pour un temps ou pour toujours, avec les enfants qui ne peuvent vivre leur enfance, avec tous ceux qui pleurent quelqu’un qui leur est cher. La communion de l’amour dit au croyant en esprit et en vérité : mon frère est prisonnier, je suis donc moi prisonnier. Mon frère a sa maison démolie, c’est ma maison qui est démolie. Mon frère a été tué, c’est moi qui ai été tué. Nous faisons face aux mêmes défis. Nous sommes partie prenante de tout ce qui s’est passé et se passe encore. Peut-être que nous nous sommes tus, nous, fidèles ou chefs d’Eglises, alors qu’il fallait élever la voix pour condamner l’oppression et partager l’épreuve. C’est maintenant un temps de pénitence, pour le silence, l’indifférence, le manque de communion, ou parce que nous n’avons pas été fidèles à notre témoignage dans cette terre alors nous avons choisi d’émigrer, ou parce que nous n’avons pas assez réfléchi et agi pour arriver à une vision nouvelle qui nous unit alors nous nous sommes divisés, donnant un contre témoignage, affaiblissant ainsi notre parole. Une pénitence, pour nous être préoccupés de nos institutions aux dépens de notre message, et pour cela nous avons fait taire la voix prophétique que l’Esprit donne aux Eglises.

    5.3 Nous invitons les chrétiens à résister dans ces temps difficiles, comme nous l’avons fait à travers les siècles et la succession des Etats et des gouvernements. Soyez patients, constants, pleins d’espoir et remplissez de cet espoir le cœur de tout frère et de toute sœur qui partage avec vous la même difficulté.
    Soyez “toujours prêt à répondre à quiconque demande raison de l’espérance qui est en vous” (1P 3,15). Soyez toujours actifs, partageant tous les sacrifices que requiert la résistance selon la logique de l’amour, afin de triompher de l’épreuve que nous endurons.

    5.4 Notre communauté est petite, mais notre mission est grande et importante. Le pays a un grand besoin d’amour. Notre amour est un message pour les musulmans, pour les juifs et pour le monde.

    5.4.1 Notre message aux musulmans est un message d’amour et de convivialité et un appel à rejeter le fanatisme et l’extrémisme. C’est aussi un message pour le monde, pour lui dire que les musulmans ne sont pas un objet de combat ou un lieu de terrorisme, mais un but de paix et de dialogue.

    5.4.2 Notre message aux juifs leur dit : “ Si, dans le passé récent, nous nous sommes combattus, et aujourd’hui encore nous ne cessons de nous combattre, nous sommes cependant capables d’amour et de vie ensemble, aujourd’hui et demain. Nous sommes capables d’organiser notre vie politique avec toutes ses complexités selon la logique et la force de l’amour, une fois l’occupation terminée et la justice rétablie.”

    5.4.3 La parole de foi dit à tous ceux qui sont engagés dans l’action politique : l’homme n’est pas créé pour haïr. Il n’est pas permis de haïr. Il ne vous est pas permis de tuer ni de vous faire tuer. La culture de l’amour est la culture de l’acceptation de l’autre. Par elle, la personne atteint sa propre perfection, et la société réalise sa stabilité.

    6. Appel aux Eglises du monde

    6.1. Notre appel aux Eglises du monde est d’abord l’expression de notre reconnaissance pour leur solidarité, par leur parole, leur action et leur présence parmi nous. C’est une parole d’appréciation pour la position de plusieurs Eglises et chrétiens qui soutiennent le droit du peuple palestinien à son auto-détermination. C’est aussi un message de solidarité avec ces Eglises et ces chrétiens qui souffrent parce qu’ils défendent le droit et la justice.

    Mais c’est aussi un appel à la conversion et à la révision de certaines positions théologiques fondamentalistes qui soutiennent des positions politiques injustes à l’égard du peuple palestinien. C’est un appel à prendre le parti de l’opprimé, à faire en sorte que la Parole de Dieu reste une annonce de bonne nouvelle pour tous, et à ne pas la transformer en une arme qui tue l’opprimé. La Parole de Dieu est une parole d’amour pour toutes ses créatures. Dieu n’est l’allié de personne contre personne. Il n’est pas non plus l’adversaire avec l’un face à l’autre. Il est le Seigneur de tous. Il aime tous, il demande justice à tous et il donne ses mêmes commandements à tous. C’est pourquoi nous demandons aux Eglises de ne pas donner une couverture théologique à l’injustice dans laquelle nous vivons, c’est-à-dire le péché de l’occupation qui nous est imposée. La question que nous adressons aujourd’hui à nos frères et sœurs dans toutes les Eglises est la suivante : pouvez-vous nous aider à retrouver notre liberté ? Ainsi seulement vous aiderez les deux peuples de cette terre à parvenir à la justice, à la paix, à la sécurité et à l’amour.

    6.2 Pour comprendre notre réalité, nous disons aux Eglises : venez et voyez. Notre rôle consiste à vous faire connaître la vérité et à vous accueillir comme pèlerins qui viennent pour prier et remplir une mission de paix, d’amour et de réconciliation. Venez connaître les faits et découvrir les gens qui peuplent cette terre, Palestiniens et Israéliens.

    6.3 Nous condamnons toute forme de racisme, religieux ou ethnique, y compris l’antisémitisme et l’islamophobie et nous vous invitons à condamner tout racisme et à vous y opposer fermement de quelque façon qu’il se manifeste. Avec cela, nous vous invitons à dire une parole de vérité et à prendre des positions de vérité en ce qui concerne l’occupation du Territoire palestinien par Israël. Et, comme nous l’avons déjà dit, nous voyons dans le boycottage et le retrait des investissements un moyen non violent pour atteindre la justice, la paix et la sécurité pour tous

    7. Appel à la communauté internationale

    Nous demandons à la communauté internationale de cesser la pratique “des deux poids deux mesures” et d’appliquer à toutes les parties les résolutions internationales qui ont trait à la question palestinienne. Car l’application de la loi internationale aux uns et sa non-application aux autres laisse la porte grande ouverte à la loi de la jungle. Cela justifie aussi les prétentions de groupes armés et de nombreux pays qui disent que la communauté internationale ne comprend que le langage de la force. Nous vous invitons aussi à écouter l’appel des organisations civiles et religieuses mentionnées plus haut pour commencer à appliquer à l’égard d’Israël le système des sanctions économiques et du boycott. Nous le répétons encore une fois, il ne s’agit pas de se venger, mais de parvenir à une action sérieuse pour une paix juste et définitive, qui mette fin à l’occupation israélienne des Territoires palestiniens et d’autres territoires arabes occupés, et qui garantisse la sécurité et la paix à tous

    8. Appel aux chefs religieux juifs et musulmans

    Nous adressons enfin un appel aux chefs religieux et spirituels, juifs et musulmans, avec qui nous partageons la même vision : toute personne humaine est créée par Dieu et tient de lui la même dignité. D’où l’obligation de défendre l’opprimé et la dignité que Dieu lui a accordée. Ainsi, nous nous élevons ensemble au-dessus des positions politiques qui ont échoué jusqu’à maintenant et continuent à nous mener dans les voies de l’échec et de l’épreuve. En effet, les voies de l’Esprit sont différentes de celles des pouvoirs de cette terre, car “les voies de Dieu sont toutes miséricorde et vérité” (Ps 25/24,10).

    9. Appel à notre peuple palestinien et aux Israéliens

    9.1 C’est un appel à voir le visage de Dieu en chacune de ses créatures, et à aller au-delà des barrières de la peur ou de la race, pour établir un dialogue constructeur, non pour persister dans des manœuvres qui n’en finissent jamais et qui n’ont pour but que de maintenir la situation telle qu’elle est. Notre appel vise à parvenir à une vision commune bâtie sur l’égalité et le partage, non sur la supériorité, ni sur la négation de l’autre ou l’agression, sous prétexte de peur et de sécurité. Nous disons que l’amour est possible et que la confiance mutuelle est possible. Donc, la paix aussi est possible, tout comme la réconciliation définitive. Ainsi la sécurité et la justice pour tous se réaliseront-elles.

    9.2 Le domaine de l’éducation est important. Il faut que les programmes d’éducation fassent connaître l’autre tel qu’il est et non à travers le prisme de la querelle, de l’hostilité ou du fanatisme religieux. En fait, les programmes de l’éducation religieuse et humaine sont aujourd’hui empreints de cette hostilité Il est temps de commencer une éducation nouvelle qui fait voir le visage de Dieu dans l’autre et qui dit que nous sommes capables de nous aimer les uns les autres et de construire ensemble notre avenir de paix et de sécurité.

    9.3 Le caractère religieux de l’Etat, qu’il soit juif ou musulman, étouffe l’Etat, le tient prisonnier dans des limites étroites, en fait un Etat qui préfère un citoyen à l’autre et pratique l’exclusion et la discrimination entre ses citoyens. Notre appel aux juifs et aux musulmans religieux est le suivant : que l’Etat soit pour tous ses citoyens, bâti sur le respect de la religion, mais aussi sur l’égalité, la justice, la liberté et le respect du pluralisme, non sur la domination du nombre ou de la religion.

    9.4 Aux dirigeants palestiniens, nous disons que les divisions internes ne font que nous affaiblir et augmenter nos souffrances, alors que rien ne les justifie. Pour le bien du peuple, qui passe avant celui des partis, il faut y mettre fin. Nous demandons à la communauté internationale de contribuer à cette union et de respecter la volonté du peuple palestinien librement exprimée.

    9.5 Jérusalem est la base de notre vision et de toute notre vie. Elle est la ville à laquelle Dieu a donné une importance particulière dans l’histoire de l’humanité. Elle est la ville vers laquelle tous les peuples s’acheminent et où ils se rencontrent dans l’amitié et l’amour en présence du Dieu un et unique, selon la vision du prophète Esaïe : “Il arrivera dans la suite des temps que la montagne de la maison de Dieu sera établie en tête des montagnes et s’élèvera au-dessus des collines. Alors toutes les nations afflueront vers elle…. Il jugera entre les nations, il sera l’arbitre de peuples nombreux. Ils briseront leurs épées pour en faire des socs et leurs lances pour en faire des serpes. On ne lèvera plus l’épée nation contre nation, on n’apprendra plus à faire la guerre” (Is 2, 2-5).

    C’est sur cette vision prophétique et sur la légitimité internationale concernant l’ensemble de Jérusalem – habitée aujourd’hui par deux peuples et trois religions - que doit se fonder toute solution politique. C’est le premier point à traiter dans les pourparlers, car la reconnaissance de sa sainteté et de sa vocation sera une source d’inspiration pour la résolution de l’ensemble du problème, qui relève de la confiance mutuelle et de la capacité à construire une “nouvelle terre” sur cette terre de Dieu.

    10. Espérance et foi en Dieu

    10. En l’absence de tout espoir, nous faisons entendre aujourd’hui notre cri d’espérance. Nous croyons en un Dieu bon et juste. Nous croyons que sa bonté finira par triompher sur le mal de la haine et de la mort qui règnent encore sur notre terre. Et nous finirons par entrevoir une “terre nouvelle” et un “homme nouveau”, capable de s’élever par son esprit jusqu’à l’amour de tous ses frères et sœurs qui habitent cette terre.

    Signataires (1):

    Sa Béatitude Mgr Michel Sabbah
    Patriarche latin de Jérusalem (1987-2008). Président de Pax Christi International (1999-2007). Grand Prieur de l’Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem.

    Sa Grâce Mgr Munib Younan
    Évêque de l’Église évangélique luthérienne en Jordanie et en Terre sainte. Président de l’International Christian Committee (ICC) à Jérusalem.

    Son Éminence Mgr Theodosios Atallah Hanna
    Archevêque de l’Église grecque orthodoxe de Jérusalem.

    Rev. P. Jamal Khader
    Prêtre catholique. Doyen de la Faculté de Lettres à l’Université Catholique de Bethléem.

    Mgr Rafiq Khoury
    Théologien palestinien de la libération. Vicaire patriarcal de Jérusalem. Secrétaire général de la pastorale catholique.

    Rev. Mitri Raheb
    Pasteur de l’Église luthérienne évangélique. Président du Diyar Consortium. Lauréat du Prix de la Paix d’Aix-la-Chapelle.

    Rev. Naim Ateek
    Pasteur épiscopalien. Fondateur du Sabeel Ecumenical Liberation Theology Center à Nazareth.

    Rev. Yohana Katanacho

    Rev. Fadi Diab
    Pasteur de l’Église épiscopale à Zababdeh.

    Geries S. Khoury
    Directeur du Centre Al-Liqa d’études religieuses et du patrimoine en Terre sainte. Doyen du département de théologie de Mar Elias Educational Institutions.

    Cedar Duaybis
    Membre fondatrice du Centre Sabeel œécuménique de théologie de la libération (Jérusalem).

    Nora Kort
    Présidente de la Société des femmes de la communauté arabe orthodoxe à Jérusalem. Directrice des opérations des Œuvres internationales chrétiennes orthodoxes pour Jérusalem et la bande de Gaza.

    Lucy Thaljieh

    Nidal Abu El Zuluf

    Yusef Daher
    Secrétaire exécutif du Jerusalem Inter-Church Centre.

    Rifat Kassis
    Président de Défense des enfants international. Directeur exécutif du centre YMCA de Jérusalem Est. Directeur du Programme œcuménique d’accompagnement du Conseil mondial des Églises en Palestine et Israël

    Le Document de Kairos,
    - en anglais
    - en arabe

    Organismes ayant adopté le document au 11 décembre 2009
    • Near East Council of Churches – Gaza
    • YMCA
    • Laity Committee in the Holy Land
    • Council for Orthodox Organizations
    • YWCA
    • International Centre of Bethlehem
    • Department of Service to Palestine Refugees
    • Siraj Center
    • International Christian Assembly
    • Arab Orthodox Charitable Society
    • Arab Orthodox Club Union-Jerusalem
    • Arab Orthodox Club-Beit Sahour
    • Arab Orthodox Club-Bethlehem
    • Arab Orthodox Club-Beit Jala
    • Orthodox Housing Society
    • Alternative Tourism Group
    • National Christian Assembly
    • WI'AM –The Palestinian Conflict Resolution Center
    • National Christian Alliance
    • St. Yves

    - ICI pour voir la liste des premiers signataires.

    - Si vous souhaitez signer le Document Kairos Palestine, envoyez les informations suivantes :
    . M./Mme/Dr
    . Nom
    . Prénom
    . Adresse email
    . Ville
    à M. Rifat Kassis : kalimatuna@gmail.com

    (1) La liste des signataires et leurs qualités sont extraites de l'article en ligne sur le Réseau Voltaire.

    Source : Conseil Oecuménique des Eglises

    Lien de l'article: http://ism-france.org/news/article.php?id=13124&type=analyse&lesujet=Résistances

  • L'arabe devient une langue obligatoire dans les collèges au nord des territoires occupés

    la grande nouveauté de la rentrée scolaire dans l'état sioniste occupant les territoires Palestiniens est sans doute l’étude de l’arabe obligatoire pour les élèves de 250 collèges dans le nord d’Israël.

    Par ailleurs, et pour le ministre de l’Education, l’étude de l’arabe (langue officielle en Israël avec l’hébreu et l’anglais) doit tendre à devenir obligatoire dans toutes les écoles du pays.

    Pour cette rentrée scolaire, des dizaines de milliers de collégiens de Haïfa et de Galilée vont commencer à apprendre l’arabe comme langue obligatoire. En plus des cours de langue a proprement parlé, un enseignement sur la culture et les traditions arabes sera également dispensé.

    Jusqu’à présent, l’arabe était une option en classe de 4ème. Le choix d’entreprendre cette réforme dans le nord du pays n’est pas fortuit : 50% des habitants de la Galilée sont des Arabes israéliens.

    Si l’expérience est concluante, l’étude de l’arabe comme langue obligatoire depuis la 6ème pourrait s’étendre dès la rentrée 2011 à tous les collèges d’Israël dans le secteur juif.

    Parmi les établissements qui ont accepté de se lancer dans cette expérience, on compte 42 écoles juives religieuses.

    Pour Shlomo Alon, inspecteur général de l’Education nationale, l’étude de l’arabe est une évidence : "C’est la langue de 20% des habitants de l’Etat d’Israël et il est normal que nous l’apprenions jusqu’au baccalauréat.

    Je pense que cela aidera les Juifs qui étudient l’arabe à mieux vivre dans cette région, à connaître cette langue dans divers buts comme établir des ponts entre les personnes et permettre des relations individuelles."