Le terme « Porajmos » (ou Porrajmos, littéralement « dévorer ») désigne les persécutions envers les tsiganes pendant la Seconde Guerre mondiale, dont les proportions furent telles que la majorité des auteurs les considèrent comme constitutives de génocide.
De 1933 à 1936 les Tsiganes sont internés à Dachau et à Buchenwald pour « insociabilité ».
À partir de 1936, les Tsiganes furent persécutés pour des raisons raciales par le régime nazi et ses alliés dans toute l'Europe.
Les Nazis considéraient les Tsiganes comme « racialement inférieurs », et le destin de ceux-ci fut, en de nombreux points, parallèle à celui des Juifs. Les Tsiganes subirent l'internement, le travail forcé et beaucoup furent assassinés. Ils étaient aussi soumis à la déportation dans les camps d'extermination.
Dans les zones de l'Europe occupées par les Allemands, le destin des Tsiganes varia d’un pays à l’autre, selon les circonstances locales. Les Nazis internaient généralement les Tsiganes et les déportaient ensuite en Allemagne ou en Pologne pour les soumettre au travail forcé ou pour les assassiner. Beaucoup de Tsiganes de Pologne, des Pays-Bas, de Hongrie, d'Italie, de Yougoslavie et d'Albanie furent abattus ou déportés dans les camps d'extermination et exterminés.
En France, les autorités avaient pris des mesures restrictives à l’encontre des Tsiganes avant même l'occupation allemande du pays. Le gouvernement de Vichy organisa leur internement dans des camps familiaux comme Jargeau, Montreuil-Bellay ou Saliers. Les Tsiganes français ne furent cependant pas déportés sauf ceux des départements du Nord et du Pas-de-Calais rattachés au Gouvernement militaire de Bruxelles.
On ne connaît pas exactement le nombre de Tsiganes tués au cours du Porajmos. Bien que des chiffres exacts ou des pourcentages ne puissent pas être vérifiés, les historiens estiment que les Allemands et leurs alliés auraient exterminé de 25 à 50 % de tous les Tsiganes européens. Sur environ un million de Tsiganes vivant en Europe avant la guerre, au moins 220 000 auraient ainsi été tués.
En France, les tsiganes ne furent pas déportés puis tués au camps d'Auschwitz comme dans les autres pays occupés par l'Allemagne, mais internés dans des camps d'internements français (et de façon partielle, faute de recensement de cette population). Une partie d'entre eux ne virent leur libération qu'au-delà de l’armistice (jusqu’en 1946) car les autorités françaises de la libération, comme celles de Vichy, souhaitaient les sédentariser. C'est d'ailleurs pourquoi, les camps de nomades étaient des camps familiaux, où les familles étaient rassemblées et les enfants scolarisés.Après la guerre, la discrimination contre les Tsiganes ne cessa pas, la République fédérale d'Allemagne décida que toutes les mesures prises contre les Tsiganes avant 1943 étaient une politique légitime de l’État et ne nécessitaient pas de réparations. L'incarcération, la stérilisation et même la déportation étaient considérées comme une politique légitime.
Le chancelier allemand Helmut Kohl reconnut formellement la réalité du génocide des Tsiganes en 1982. Mais à cette date, la plupart des victimes susceptibles de toucher des réparations conformément à la loi allemande étaient déjà mortes.
source : wikipédia encyclopédie