AMSTERDAM (Reuters) - Des familles des victimes du massacre de Srebrenica, perpétré en Bosnie en 1995, vont poursuivre en justice les Pays-Bas et les Nations unies, qu'elles accusent d'avoir laissé faire, annoncent leurs avocats.
Un cabinet d'avocats représentant environ 6.000 personnes, membres des familles des victimes, a annoncé qu'il porterait plainte lundi.
Lors de la guerre en Bosnie (1992-95) Srebrenica avait été déclarée "enclave protégée" par l'ONU qui y avait déployé une unité de l'armée néerlandaise.
Ces soldats légèrement armés et dépourvus d'appui aérien ont été contraints d'abandonner l'enclave aux forces bosno-serbes, qui ont emmené et massacré quelque 8.000 Musulmans qui comptaient sur la protection des soldats néerlandais.
Le gouvernement néerlandais de Wim Kok a démissionné en 2002 après la publication d'un rapport qui accusait la classe politique néerlandaise d'avoir confié une "mission impossible" à ses soldats sous mandat de l'Onu.
"Ces trois dernières années, les arguments se sont accumulés contre l'Etat néerlandais et les Nations Unies, qui sont tenus partiellement responsables de la prise de l'enclave et du génocide qui a suivi", explique le cabinet Van Diepen Van der Kroef dans un communiqué.
"Dans cette affaire, les proches rescapés de ce drame doivent, enfin, se voir accorder reconnaissance et justice."
Le cabinet du Premier ministre néerlandais Jan Peter Balkenende n'a pas pu être contacté dans l'immédiat.